Mouse DTC : girly, sexy, spicy

Depuis deux ans, Mouse DTC apporte son grain de folie à la scène mulhousienne, avec des chansons décalées, humoristiques et/ou critiques, des déguisements provocateurs, des mélodies dansantes sur fond de nappes électroniques et de riffs de guitare.

Jouer au chat et à la souris. C'est ce qu'aime faire Mouse DTC, groupe mulhousien fondé il y a deux ans qui louvoie entre rock, électro, et chanson. Le fondement même du groupe est atypique : si Arnaud Dieterlen est un batteur expérimenté qui a joué entre autres au côté de Miossec et de Bashung, Audrey n'avait jamais chanté avant de poser sa voix sur les compositions de Mouse DTC. « Arnaud avait déjà un projet électro qui s'appelait Poussin DTC, de la chanson subversive pour enfants. Il voulait continuer le projet avec un côté plus girly et sexy, il s'est inspiré de mes carnets intimes il m'a demandé de lui sortir les phrases qui me passaient pas la tête, pour broder des textes autour », explique Audrey. Gilles Dieterlen, guitariste, apporte sa touche rock aux nappes électroniques de son frère Arnaud.

© Reno Ruhlmann Mouse DTC, un trio détonnant dans le paysage musical mulhousien

Depuis que le poussin est devenu souris, il parle donc de truc de filles, surtout tracassées par leurs hormones. Dans Ouin Ouin, c'est le désir de maternité (des autres) : « Des petits à capuche, j'en veux un en peluche ». Dans Mon corps, c'est le désir de l'autre : « J'attends que tu me cuisines encore, que tu manges mon corps. » De sa voix ingénue, parfois enfantine, coquine ou colérique, Audrey se glisse à merveille dans la peau d'une femme-enfant, d'une innocence feinte, chantant des rimes farfelues ou des propos crus. Si de prime abord, les textes peuvent paraître rigolos et décalés, il ne faut pas gratter beaucoup pour découvrir un sens plus profond : « Il y a plusieurs niveaux de lectures à nos textes. Certains sont choqués parce qu'ils le prennent au premier degré, d'autres comprennent de suite le côté féministe par exemple. Cela dépend du public, mais on ne se prend pas la tête avec ça », explique Audrey.

Des textes écrits par Miossec

Et Mouse DTC n'hésite pas à jouer la provocation jusqu'au bout : sur une reprise d'un titre R'n'B intitulé Porno, Audrey n'avait pas hésité à enfiler un costume représentant une femme nue avec des attributs exagérément avantageux lors de la première partie de Ghinzu au Noumatrouff l'an dernier. « J'aime me déguiser sur scène, jouer sur le côté visuel, pour ne pas qu'on s'ennuie. Je me souviens d'un concert d'Ebony Bones à Bêtes de Scène, un truc qui bougeait vraiment avec des tenues pas possibles de la chanteuse et des choristes. Maintenant, cette robe porno en première partie de Ghinzu n'était pas adaptée, il faut trouver un juste milieu, donner du sens à ces déguisements. On se cherche encore », confie Audrey.

Outre une première partie avec Ghinzu, Mouse DTC a aussi à son palmarès une résidence en Bretagne avec Miossec qui leur a écrit quelques chansons qui devraient faire grincer des dents : Do Ré Mi Fa Cho, sur l'arrivée du fascisme si le FN gagnait les prochaines élections, SDF, Samedi, Dimanche et Fête qui est dans une veine plus sarcastique. Le groupe vient de réaliser le clip de Ouin Ouin avec Marianne Maric et prépare un CD 4 titres, ainsi qu'un 45 tour. 

Il sera aussi aux Tanzmatten le 2 décembre pour les sélections régionales des découvertes du Printemps de Bourges : « On a hâte de présenter nos nouveaux textes, une scénographie plus travaillée, devant des programmateurs qui ne sont pas uniquement Alsaciens. Et puis les organisateurs ne savaient pas dans quelle catégorie nous ranger : chanson, électro ou rock. On aime bien l'idée d'être perçu comme un OVNI », conclut Audrey.