Festival Décibulles 2011 à Neuve-Eglise

Décibulles 2011 : "Nous jouons la carte du beau lieu et de la bonne ambiance"

Le festival de musique actuelle Décibulles, c'est près de 30 artistes sur trois jours, dans le cadre idyllique du Val de Villé. Et bien plus encore comme nous l'explique le directeur du festival, Pierre Hivert.

Quel est l'esprit du plus grand festival en plein air d'Alsace ?

C'est un festival à part de par son lieu : perchés sur une colline à Neuve-Eglise, les festivaliers ont une vue sur toute la vallée de Villé, de par sa programmation éclectique qui allie aussi bien du rock, du hip hop, de l'électro que de la chanson, de par ses artistes de rue avec des impromptus musicaux de fanfares et de groupes un peu barrés. Enfin, c'est un festival particulier parce que c'est aussi une fête de la bière avec 30 bières artisanales du monde.

Comment a évolué ce festival ?

Au début, il s'appelait le festival rock et bière. Le but était simple : écouter de la bonne musique avec de la bonne bière et dans un super cadre. Le rock pur et dur des premières années a laissé place à d'autres styles musicaux avec la venue à la fin des années 90 de groupes comme Sinsemilia, Marcel et son Orchestre, etc. Je trouve intéressant de casser les barrières musicales et je pense qu'il y a de moins en moins de gens qui n'écoutent qu'un seul style. Il serait donc dommage de se restreindre.

Comment établissez-vous votre programmation ?

On écoute d'abord les albums des artistes mais ils ne font pas notre décision. On voit tous les groupes qu'on programme en concert : il faut qu'ils aient une belle identité sur scène, qu'ils établissent un vrai lien avec le public. On choisit des artistes qui nous plaisent énormément comme Dj Shadow ou John Butler Trio.

Chaque journée a un artiste qui est une référence dans son domaine : Gentleman le vendredi, Deus le samedi, Dj Shadow le dimanche...

Oui, nous n'avons pas l'argent pour avoir d'énormes têtes d'affiche demandées dans toute l'Europe, mais nous programmons un artiste de référence dans chaque style. Nous préférons avoir des journées assez pleines, avec des artistes de qualité.

Au bout de la 18e édition, c'est plus facile d'attirer des artistes ?

Nous sommes connus des tourneurs, nous avons bâti une relation de confiance et les artistes savent qu'ils sont bien accueillis. Nous sommes maintenant une date importante dans l'Est de la France. C'est marrant de voir par exemple la tournée de Dj Shadow qui passe à Los Angeles, à Paris, à Londres et à ...Neuve-Eglise. Nous n'aurons jamais la meilleure offre financière donc nous jouons la carte du beau lieu et de la bonne ambiance.

Comment voyez-vous ce festival dans l'avenir ?

C'est toujours un challenge de faire venir 15 000 personnes et nous voulons rester à taille humaine. Les gens y viennent pour se rencontrer, pour discuter... Nous essayons surtout d'améliorer l'existant : le camping avec un resto et de l'eau potable, une équipe décoration va habiller les arbres et les bars... Nous essayons d'apporter des nouveautés et surprendre les festivaliers à chaque édition.