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Damien Cabanes - Rachel Lumsden

La Fondation Fernet-Branca accueille jusqu’au 14 mai deux peintres figuratifs qui peuvent aussi glisser vers l’abstrait : la Suisse Rachel Lumsden et le Français Damien Cabanes.

Voici deux artistes, Rachel Lumsden et Damien Cabanes, qui n’ont pas choisi la facilité et le medium le plus en vogue, en choisissant la peinture figurative, qui peut toutefois avec eux glisser tout doucement vers l’abstrait.

L’exposition commence avec des toiles en grand format de la Britannique, naturalisée Suisse, Rachel Lumsden, qui détourne quelque peu la peinture figurative pour nous emmener aux frontières du réel, comme dans un rêve ou un cauchemar.

Les personnages fantomatiques de Rachel Lumsden

Dans Elder Flower, une femme est effacée par le rai de lumière des persiennes comme si la lumière avait mangé une partie de son visage et du décor. Dans Armchair Thriller, c’est une autre femme, assise dans un fauteuil, qui a perdu la tête, diluée dans une tache blanche et noire. Bien souvent, les individus se dérobent au regard : là, une femme qui enfouit la tête dans un magazine ; ici, une autre en contre-jour à la fenêtre d’un train.

Dans ses portraits, les traits et les expressions qui font l’être humain s’estompent et disparaissent, auréolant ces personnages d’un certain mystère, comme s'ils étaient devenus fantomatiques.

Même dans ses intérieurs, riches de détails et parfois surchargés, avec des tapisseries, tapis, lampes, bibelots, on ressent un vide étrange. Seuls ses paysages semblent échapper à cette règle, en faisant le plein de couleurs : les nuits se font d’un vert ou d’un violet intense, le sol d’un orange éclatant.

Damien Cabannes et son intérieur d'atelier

On passe à un tout autre univers avec Damien Cabanes, artiste français qui vit et qui travaille à Paris, nominé au prestigieux prix Marcel Duchamp en 2011. Avec lui, la peinture n’est pas seulement un moyen, mais le fond du sujet et de son travail.

L’exposition consacre d’ailleurs une large place à sa série sur son intérieur d’atelier, où il représente un ramassis d’objets hétéroclites dans lequel on devine un escabeau, des pots de peinture, des tabourets…

Il la décline à l'infini en variant la composition et le fond, jouant avec notre perception. Sur un fond blanc, on peut se projeter dans un ailleurs, comme sur une plage quand il dispose astucieusement un siège, une table pliante et des plantes vertes. Sur un fond noir, on retrouve le capharnaüm de l’atelier, avec des objets sans dessus dessous, qui laisse moins de place à l’imagination.

Il joue encore avec la peinture dans sa série le bassin de la Villette, avec une toile « en bonne définition » où l’on reconnaît le bassin, le pont et les immeubles, qui contrastent avec les quatre autres toiles de la pièce, où le trait est plus grossier, le geste plus brutal, tirant davantage vers l’abstraction.

Même contraste dans la dernière salle où le regard s’accroche au fond sur un paysage de campagne bien dessiné, entouré par des fresques d’animaux de la ferme, à peine esquissés, un peu comme dans l’art pariétal. Il est alors temps de dire adieu veaux, vaches, cochons…

Renseignements

Fondation Fernet-Branca - Saint-Louis 68300 Saint-Louis

Dates et horaires :

Du Dimanche 19 Mars 2017 au Dimanche 14 Mai 2017

Tarifs :

6/8€

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