Gustave Courbet

Au XIXe siècle, aucun peintre ne fit autant scandale que Gustave Courbet. Ce provocateur-né a fait volé en éclat toutes les conventions, dans sa manière de peindre, dans les sujets abordés, dans le traitement des couleurs. La Fondation Beyeler, à partir du 7 septembre 2014, exposera cette œuvre à l'avant-garde.

A Orsay, L’Origine du monde - une vue jamais vue dans l’histoire de la peinture sur un vagin - faisait encore récemment polémique : non le tableau « désormais présenté sans aucun cache » comme le précise le musée, mais la performance d’une artiste exhibant son sexe aux spectateurs.

Comme quoi, ce tableau peint il y a un peu plus de 150 ans, avec « une audace et une franchise qui donnent au tableau son pouvoir de fascination » toujours selon le musée d’Orsay, stimule encore l’imagination et invite à la provocation.

L'Origine du monde prêtée à Beyeler

Cette œuvre emblématique de Courbet, qui voyage pour la première fois hors de France, sera au cœur de l’exposition à la Fondation Beyeler, qui souhaite montrer en quoi le peintre annonce l’art moderne, « en mettant l’accent sur sa stratégie d’ambiguïté et sur son approche novatrice de la couleur ».

Transgresser les règles académiques

Gustave Courbet a toujours rompu avec la tradition académique, se plaçant à l’avant-garde de la création et s’attirant les foudres des critiques.

A 20 ans, quand il monte à Paris, il copie les grands maîtres au Louvre, et se met en scène avec emphase dans des autoportraits. On le dit narcissique.

Peintre social ou vulgaire ?

De retour à Ornans, il peint des gens du peuple et des scènes banales sur des très grands formats, d’ordinaire réservés à la peinture d’histoire. On l’accuse d’être « l’apôtre du laid ».

Etiqueté malgré lui chef de file du réalisme, il se met à peindre des nus de manière peu académique : femme épaisse, pieds sales, amour lesbien… On crie au scandale et à l’indécence !

Une large palette de paysages

Seuls ses tableaux de paysage semblent mettre tout le monde d’accord : les paysages d’Ornans dont il est originaire et de la vallée de la Loue avec ses sources et ses grottes, les paysages de bord de mer en Normandie, notamment les falaises d’Etretat. Dans la neige ou dans l'écume, il utilise le blanc comme une vraie couleur et comme nul autre avant.

Que ce soit pour sa palette de couleurs ou pour l’audace de ces sujets, Courbet a influencé beaucoup de peintres majeurs à la fin du XIXe siècle, comme Cézanne, Manet ou Renoir. La marque des très grands.

 


A savoir

Une exposition consacrée à l’exil de Courbet en Suisse aura lieu au même moment au Musée d’Art et d’Histoire de Genève : une véritable « saison Courbet » se tiendra ainsi à Genève et à Bâle à l’automne 2014.

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