Jusqu'au 27/02/2016 au Jusqu'au 31/03/2016
Le travail de Joanne Hebert est un questionnement sur l’identité, sur l’immensité de ses ramifications, complexes et contradictoires, intimes et duales. À travers ces photographies qui transforment le visage humain –ici le sien- en monstre, en chimère, il s’agit de montrer, d’opposer, l’identité sociale, ce que nous sommes avec les autres, et l’identité profonde, qui n’est révélée à personne, celle qui contient les peurs, les obsessions, les irrationalités, la colère et la haine, que parfois même nous ignorons ou ne voulons pas connaître ou voir, qui pourtant existe et menace toujours de prendre le dessus. Qu’y a t’il derrière les apparences ?
La photographe utilise la pause longue, joue avec la lumière modifie sa position pour imprimer un autre angle, une autre attitude, offrant ainsi un flou, un trouble, une ombre cachée, une autre perspective.
Son visage ainsi déformé, un peu dans la lignée de Laurence Demaison interrogeant le réel et la destruction, est utilisé comme objet de questionnement et non comme sujet à proprement parler. Il ne s’agit pas de parler de soi, de se montrer, de raconter quelque chose d’intime ou de personnel sous l’angle auto fictionnel mais bien d’interroger les représentations et le caractère monstrueux, présent inconsciemment en chacun d’entre nous. Elle questionne donc également l’altérité puisque au delà de la difformité des visages, se pose aussi la question du regard des autres, et de leur compréhension…
Le monstrueux, n’est pas à saisir dans sa dimension witkinienne, pas dans un théâtre des réalités onirique, qui se donnerait à voir. Ici, Joanne Hebert s’intéresse davantage au combat intérieur qu’il suppose, et les bouches, et yeux qui se dédoublent, s’opposent, créant comme des images superposées, presque abstraites parfois, renvoient à notre propre imaginaire, à nos propres peurs. Est elle le docteur Jekyll ou mister Hyde ? Lequel va prendre le pas sur l’autre ?
L’on se rapproche donc ainsi d’un questionnement à la D’agata si ce n’est que l’auteure ne cherche pas à faire œuvre de sa vie, et ne convoque pas l’urgence et l’errance comme lui.
Joanne Hebert, dans ce jeu théâtral et non narcissique, signe ici sa première exposition personnelle, et pourtant remarquable de maturité et de pertinence, elle nous pousse aussi à l’introspection.
On se trouve aux confins de la folie, au cœur du combat, et ces regards face caméra, renforcent le trouble en nous, nous confrontent, nous interrogent, nous renvoient à notre propre violence…
Galerie La Pierre Large - Strasbourg 67000 Strasbourg
06 16 49 54 70
b.kiffel@gmail.com
galer
Du Mercredi 24 Février 2016 au Jeudi 31 Mars 2016, du Mercredi au Samedi de 16h30 à 19h
Entrée libre
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