Jusqu'au 08/10/2017
Marcel Duchamp, « l'homme le plus intelligent et (pour beaucoup) le plus gênant de cette première partie du XXe siècle » selon André Breton, est celui qui a mis une moustache à la Joconde, qui a fait d’un urinoir acheté dans un magasin un objet d’art et de controverse, bref qui a secoué le monde de l’art.
Son nom est désormais associé à un célèbre Prix, lancé en 2000 par l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF) qui regroupe 400 collectionneurs pour récompenser un artiste novateur de la scène artistique française.
Et une quinzaine d'entre elles, exclusivement des femmes, ont été choisies pour cette exposition La terre la plus contraire à la Fondation Fernet-Branca. « Cette exposition est une grande première, un petit clin d’œil de notre commissaire d’exposition Alicia Knock au moment où la parité est devenue un sujet d’actualité et où est posée la question de la place de la femme dans l’art contemporain », souligne Gilles Fuchs, président de l’ADIAF.
A vrai dire, ce qui compte dans cette exposition, ce n'est pas tant le genre de l'artiste, mais de nous offrir une plongée dans l’art contemporain d’aujourd’hui avec des artistes reconnus comme les plus intéressants de leur génération.
On aurait pu s’attendre à une avalanche de vidéos et d’installations devenus prédominants dans l’art ces dernières années, mais on voit au contraire que la peinture, la photographie et même le dessin font de la résistance.
L’exposition a été articulée autour de la notion de territoire, qu’il soit géographique, politique ou intime. Il est souvent question d’exploitation économique dans la première partie de l’exposition, depuis les photographies de Zineb Sedira sur les routes du sucre jusqu’aux photographies d’usines un brin déshumanisées d'Yto Barrada.
Maja Bajevic revient elle sur les échanges nord/sud dans le commerce du textile à travers cinq toiles représentant des motifs traditionnels, et des documents d'époques (photo, bons de commande, articles de journaux...)
On passe ensuite au territoire plus intime dans la seconde partie de l’exposition, symbolisé par l’œuvre d’Ulla von Brandenburg où le visiteur va passer sous trois rideaux successifs. « Dans un jeu à la fois savant et profond avec l’histoire de l’art, les œuvres explorent l’articulation du corps et de l’espace », éclaire le programme.
Valérie Favre rend ainsi hommages à ses maîtres à travers des autoportraits réalisés à la manière de De Chirico et Hugo Ball.
Farah Atassi joue la carte de la sculpture dans sa peinture à la manière d’un Mondrian ou d’un Malevitch, avec des formes géométriques en toile de fond, d’où émergent d’autres formes géométriques, dans un jeu vertigineux entre surface et profondeur.
Valérie Belin s’essaye aux vanités avec des photographies en noir et blanc très contrastées de robes que l’on dirait mises en bière.
Et que dire des dessins d'Anne-Marie Schneider, qui revient au geste de celui que l'on considère parfois comme le premier des artistes, l’enfant ?
A noter :
Vernissage le 14 juin 2017 pendant la foire Art Basel.
Fondation Fernet-Branca - Saint-Louis 68300 Saint-Louis
Du Samedi 10 Juin 2017 au Dimanche 8 Octobre 2017
8€
Tarif réduit : 6€
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