Les machines musicales de Jean Tinguely

Ce n’est pas seulement une exposition à voir, mais aussi à entendre que propose le musée Tinguely en réunissant pour la première fois les quatre machines musicales, les Méta-Harmonies, de Jean Tinguely.

Pour le musée Tinguely, c’est un événement : réunir pour la première fois les quatre Méta-Harmonies de Jean Tinguely habituellement à Vienne, Karuizawa, et Bâle. Des machines musicales qui se regardent autant qu’elles s’écoutent, puisque le sculpteur suisse a travaillé le son comme il aurait travaillé n’importe quel matériau.

La dimension acoustique a toujours fait partie de l’œuvre de Tinguely. Et ce, dès ses débuts, dans les années 40, quand il réalisa des sculptures animées qu’il équipa de moteurs électriques : « Il est impossible de concevoir un moteur silencieux. Un moteur est forcément bruyant. Mes machines ne sont pas obligatoirement des mécanismes bien huilés. Elles doivent en revanche générer un fond sonore puissant et produire un effet musical », revendiquait-t-il.

Pour Tinguely, pas question de faire de la musique, mais de jouer avec les sons, et même avec la dissonance, avec la stridence. Car, même si ces sculptures portent le nom de Méta-Harmonies, le visiteur se rendra davantage compte de la cacophonie ambiante quand les quatre sont activées en même temps.

Des mélodies fracassantes

La première Méta-Harmonie, réalisée en 1978, est de loin la plus mélodieuse. Elle est faite, comme les autres, d’objets de récupération, à la fois pour l’armature avec des cadre de lit et des ressorts en métal, à la fois pour le mécanisme avec des roues de toutes sortes et de toutes tailles, mais aussi pour « le décor » avec divers instruments de musique.

Quand le mécanisme s’active, un nain avec un accordéon tourne sur lui-même comme s’il nous jouait une sérénade. Un archet vient se poser sur un violon, une baguette vient taper sur un xylophone, une roue vient écraser les touches d’un clavier… tout cela dans le souffle de la machine, ce bruit de fond crée par l’action des courroies sur les roues.

Par la suite, les Meta-Harmonies se feront plus grinçantes et fracassantes, avec une plus grande place accordée aux percussions : cymbales, grosse caisse, gongs… Evidemment chez Tinguely et son esprit dada, les objets les plus hétéroclites et insolites sont de la partie : sonnette, casseroles, cloches de vache, boîtes en métal…

Dans Pandämonium (1984), le lieu où séjournent les démons, ce sont même des crânes d’animaux qui grincent des dents, témoignant alors de sa fascination pour la mort dans les années 80. Avec Fatamorgana (1985), Tinguely produit sa dernière Méta-Harmonie : la plus grande, la plus épurée, la plus colorée sur un plan visuel, mais aussi la plus lente, le plus lourde et la moins musicale. A tel point qu’on se croirait dans un atelier de ferronnerie avec tous ces outils qui grincent et qui claquent.

La musique mécanique sera aussi à l'honneur lors de nombreux concerts, programmés pendant toute la durée de l'exposition.

Renseignements

Musée Tinguely - Bâle 4002 Bâle

00 41 61 681 93 20
www.tinguely.ch

Dates et horaires :

Du Mercredi 19 Octobre 2016 au Dimanche 22 Janvier 2017

Tarifs :

12/18CHF

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