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Maya Rochat

Maya Rochat, jeune artiste suisse, travaille avec énergie et instinct. Sa première grosse exposition en France, META FILTRES, ne devrait pas laisser le public indifférent à son art de superposer les images.

Ajouter et enlever. Créer et détruire. Caresser ou triturer. Maya Rochat n’aurait pas aimé inventer l’eau tiède. Chez elle, c’est tout ou rien, quitte à utiliser des moyens radicaux, le cutter ou la javel. « Aux premiers abords, mes images ont quelque chose de bruyant. Mais si on regarde plus longtemps, il y a quelque chose de doux qui se dégage », nuance la jeune artiste de 31 ans. Il faut dire que la Suissesse s’est pris à un moment donné le monde en pleine figure : « J’ai vécu 10 ans, isolée et en mode total hippie, dans une forêt à côté de Lausanne Quand j’ai découvert le monde, je l’ai trouvé violent et écœurant, cela m’a pris du temps pour digérer cette brutalité. »

La photo, son outil

Dans cette exposition, on découvre une œuvre de « jeunesse », celle des cactus, qui pose les principes de son art. « Je sortais de l’école, c’est un moment où la photographie m’importait beaucoup et où apparaît mon travail de collage pour abîmer ou sacrer l’image initiale. J’ai réalisé combien détruire était important. On est dans un régime d’excès d’images. Comment faire alors, en tant qu’artiste, pour faire des images qui font sens ? Pour moi, la réponse est physique. On doit apporter une expérience au visiteur, pas que visuelle mais aussi émotionnelle. Sinon, autant qu’il reste chez lui pour regarder des images sur un écran. »

Un travail de superposition

Pour se faire, l’artiste suit un cheminement. Elle part d’une photographie (portraits, paysages, des détails du quotidien…), puis elle rajoute des couches successives, pour aboutir à quelque chose de totalement nouveau. Mais l'artiste refuse tout schéma établi. Parfois, l'image est évidente, comme le dos d’un homme couvert de « tatouages » numériques. Souvent, elle est tellement dense que l’on s’y perd dedans. Parfois même, elle déborde du cadre avec des bâches qui viennent s’échouer au sol. Dans la grande salle, on peut vivre une expérience psychédélique, presque cosmique : « Cette salle est une finalité, comme une porte d’entrée dans un autre monde qui serait celui de l’inconscient », explique l’artiste.

L’immersion devient totale dans la chambre noire de la galerie où est projetée une vidéo de 30 minutes, basée sur deux collages, totalement fascinante : « Cette vidéo est comme une clé de lecture pour l’expo : qu’est-ce que le pixel et l’analogique ? Qu’est-ce qui est fixe, qu’est-ce qui bouge ? Elle me plaît parce qu'elle redevient organique même si c'est un système binaire qui créé l'image », précise Maya Rochat. Elle y recycle des images, dans l'idée qu'elles restent vivantes, qu'elles fassent leur chemin dans l'esprit du visiteur. « Moi, je suis juste là pour accompagner les images, j’accepte volontiers de ne pas être le maître de tout ça. » ☛ S.B

Renseignements

La Filature - Mulhouse 68100 Mulhouse

Dates et horaires :

Du Mardi 27 Septembre 2016 au Dimanche 30 Octobre 2016

Tarifs :

Entrée libre

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