Fête des Ménétriers (Pfifferdaj) à Ribeauvillé 2016

La Fête des Ménétriers - ou Pfifferdaj en dialecte - c’est le grand rendez-vous festif de Ribeauvillé, chaque année, le premier dimanche de septembre... depuis plus de 600 ans ! 20 000 spectateurs en moyenne viennent assister au superbe cortège du dimanche après-midi. Thématique 2016 : "Blanche et la Perle de Lumière". Plongez dans les coulisses de la préparation de cette grande fête à l’organisation sans faille. ☛ Mike Obri

Le Pfifferdaj est la plus ancienne fête d’Alsace. Cette célébration médiévale, vieille de 600 ans, est réputée pour son majestueux cortège du dimanche après-midi, où la foule des grands jours se déplace afin d’apercevoir les prouesses décoratives des chars, l’exubérance des costumes du millier de participants et profiter des airs des fanfares alsaciennes, suisses et allemandes invitées sur le parcours. Deux heures de folie et de bonne humeur.

Le déploiement de moyens concernant les chars, imaginés comme de gigantesques tableaux racontant une histoire, laisse pantois. Laboratoire médiéval façon Frankenstein, escalier en porte-à-faux de 5 mètres de haut, geôles où des dizaines de figurants-prisonniers s’agitent, bateau en mouvement attaqué par un monstre marin géant... Le spectacle est total. Bluffant.

Une préparation soigneuse

Georges Wieczerzak, adjoint au maire et président du Comité des Fêtes de Ribeauvillé depuis 13 ans, supervise l’organisation de la Fête des Ménétriers. Il nous livre ses secrets : « Antoine Helbert est notre directeur artistique. Il est décorateur à l’Opéra National du Rhin. En fin d’année, il nous remet un document de travail de 200 pages, avec des dessins très précis des chars et des costumes pour l’édition suivante, d’après le thème choisi par ses soins et validé par le Comité et la Ville. 18 associations de bénévoles mettent ensuite la main à la pâte. Ils choisissent le tableau/char qu’ils ont envie de réaliser : s’il y en a plusieurs sur le même, on fait un tirage au sort. Certains groupes sont plutôt des spécialistes du bois, d’autres du fer forgé, mais tous sont très bricoleurs ! »

Un hangar dédié

Georges Wieczerzak nous emmène alors au hangar où sont stockées à l’année les remorques de 15 mètres par 3 qui ne servent qu’au Pfiff’. « Chacune coûte 16 000€ ! », glisse-t-il. C’est là que se rendent les membres des associations de bénévoles, de la « Délirium Tribu » aux « Joyeux Drosophiles », pour construire et décorer leur char. ça cloue, ça découpe, ça soude, ça peint, ça rigole... « Et on ne compte pas les heures ! J’ai pris des vacances pour avancer sur le char », nous lance Loïc, président des « Pfiffer Fêteurs ». Les entrées payantes permettent au Comité et à la Ville de subventionner les associations afin qu’elles puissent acheter du matériel. Une fois le cortège terminé... les décorations sont démolies et la remorque passe l’hiver à attendre un nouvel habillage.

On vous explique tout :

Les dessins préparatoires :
Antoine Helbert met au point le déroulé « du scénario » du défilé et en imagine les aspects artistiques. Il dessine chaque char, chaque costume et détaille avec des croquis les étapes de construction des éléments qui semblent difficiles à fabriquer. Il transmet son dossier au Comité des Fêtes qui valide, puis une réunion est organisée avec toutes les associations.

Pas de pfiff’ sans les associations bénévoles :
Mais qui construit ces chars si joliment décorés ? Les associations de bénévoles, sans qui le Pfiff’ ne pourrait pas exister ! Elles sont au nombre de 18 en 2016, ce chiffre variant très peu au fil des années. Elles comptent entre 40 et 100 membres qui viennent donner un coup de main quand ils peuvent. « Curieusement, ça s’agite après la mi-août ! », plaisante un bénévole.

Loïc, en pleine construction :
Loïc est le président des Pfiffer Fêteurs depuis 16 ans. Son association réalise cette année un navire attaqué par un monstre marin. « On le voulait, on avait jamais fait de bateau avant ! On aime les défis techniques. Notre monstre est animé avec des vérins hydrauliques. Le Pfiff, c’est l’école de la vie, t’apprends à souder ici. Et les filles sont des as de la scie circulaire ! »