Du 29/11/2016 au 30/11/2016
Du 06/12/2016 au 10/12/2016
Le 04/02/2017
Le 29/04/2017
De Toshiki Okada, création par la Cie Le mythe de la Taverne (Colmar), mise en scène Jean-Marc Eder.
Cela fait 35 ans que je fais du théâtre, surtout en tant qu’acteur. Je suis venu en Alsace comme comédien dans la troupe du Théâtre national de Strasbourg où j’ai beaucoup travaillé avec Stéphane Braunschweig. Puis j’ai décidé de créér ma propre compagnie, qui fête ses 10 ans cette année, pour devenir metteur en scène et monter mes propres spectacles, dans une approche pluridisciplinaire. Le premier spectacle a été fondateur : il reprenait des textes du peintre Kandinsky avec des représentations au Musée d’art moderne de Strasbourg sur l’art synthétique, qui correspond justement à cette notion de pluridisciplinarité. A chaque pièce, je travaille avec un autre art que le théâtre, que ce soit la danse, la musique, etc.
J’ai un rapport très fort à la culture japonaise depuis de très nombreuses années. J’ai fait de la danse butô, regardé le cinéma japonais, et j’ai joué dans un texte et dans une mise en scène d’Oriza Hirata qui a renouvelé l’écriture japonaise au théâtre et qui fait un peu figure d’aîné de la nouvelle dramaturgie japonaise. Toshiki Okada se reconnaît dans son oeuvre mais s’en démarque : il écrit beaucoup sur la génération des freeters, des jeunes gens qui sont en rupture avec le modèle familial et hiérarchique encore très fort au Japon. Ils travaillent par intérim, vivent dans la rue, dorment dans des cyber cafés : des précaires en quelque sorte. J’aime l’engagement politique d’Okada, qui reste dans une forme théâtrale.
C’est l’histoire d’une jeune fille qui travaille par intérim dans une grosse société : elle se lève une demi-heure plus tôt chaque jour pour se dégager une demi-heure de temps libre. Elle se rend dans un restaurant franchisé pour écrire un journal, puis finalement elle se rend compte que les mots ne sont pas tellement importants, que c’est le geste d’écrire qui l’est, donc elle fait des gribouillages. Cela lui permet de se déconnecter. Elle garde ainsi un temps pour elle.
J’aime le propos et la forme. Pour ce qui est du propos, il faut savoir que la culture japonaise n’a rien à voir avec la nôtre. En Europe, on est à la recherche du sens. Au Japon, il y a une absence de sens. C’est assez dérangeant pour le spectateur parce qu’on a l’impression que ça ne parle de rien. Au bout d’un quart d’heure, on a compris l’histoire, et on a l’impression que rien ne va bouger. C’est quelque chose que j’aime beaucoup parce qu’on est dans une société qui cherche tellement du sens partout qu’on ne fait plus attention à l’infime. C’est comme lire un haïku : parfois, on se dit que ce n’est rien ; parfois, on lui trouve un sens métaphysique.
Cette pièce est comme de la musique contemporaine : il y a une phrase musicale qui se répète et qui change un tout petit peu. Le premier texte est un récit ; le second est un monologue, le troisième est un dialogue. C’est le même texte, repris trois fois, avec quelques variations parce qu’on change de points de vue : celui du personnage principal, Mlle Koga, de la serveuse et des clients qui fantasment sur elle. Ce qui est compliqué dans la mise en scène, c’est de trouver des manières de faire du théâtre différemment à chaque variation.
J’ai fait appel à Odile Liger, professeur de gravure à la HEAR, qui sera cette femme qui gribouille. Elle aura une présence très forte sur scène, sans dire beaucoup de texte. On sera quatre comédiens autour d’elle, à essayer de comprendre le mystère de cette femme, un peu comme des détectives qui mènent l’enquête. Je veux que le public soit partie prenante de cette recherche, qu’on soit tous là à essayer de comprendre qui elle est. Pour le spectateur, cela demande un petit effort de concentration.
Le temps libre, ça parle à tout le monde. Et beaucoup de spectateurs à la fin de la représentation prennent conscience qu’ils ne prennent pas suffisamment de temps pour eux. Ce n’est pas une spécificité japonaise : les psys parlent d’un phénomène nouveau, le stress du temps libre, parce ce qu’on veut le rentabiliser. C’est devenu un geste commercial : on va dans les gymnases club, on va dans les commerces…Le temps pour soi permet de s’extraire de tout ça. Et pour un enfant, l’ennui est un moment essentiel.
☛ Propos recueillis par Sandrine Bavard
Relais culturel - Théâtre de Haguenau 67500 Haguenau
03 88 73 30 54
www.r
Mardi 29 Novembre 2016 et Mercredi 30 Novembre 2016 à 20h30
De 11€ à 20€ (Jeunes : 5,50€ / Carte Culture : 6€)
TAPS Laiterie - Strasbourg 67000 Strasbourg
03 88 34 10 36
www.t
Mardi 6 Décembre 2016 à 20h30,
Mercredi 7 Décembre 2016 à 20h30,
Jeudi 8 Décembre 2016 à 19h,
Vendredi 9 Décembre 2016 à 20h30,
Samedi 10 Décembre 2016 à 19h
12,50/16€ (tarif spécial : 9,50€ / tarif culture : 6€)
Salle Europe - Colmar 68000 Colmar
03 89 30 53 01
salle
salle
Dès 15 ans
Samedi 4 Février 2017 à 20h
6/12,50/14,50€
Espace 110 - Centre culturel d'Illzach 68110 Illzach
03 89 52 18 81
www.espace110.org
Samedi 29 Avril 2017 à 20h
5,50/15/18€
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