Tristan und Isolde

L’Opera national du Rhin programme dans la la saison 2014/2015 Tristan et Isolde, un long poème sur l'amour et la mort, reflet des sentiments tourmentés de Richard Wagner, qui écrivit une des plus belles pages de l'opéra.

Pendant son exil à Zurich, Richard Wagner trouve refuge en 1857 dans une maison des Wesendonk, où il s’éprend de la jeune Mathilde, sa plus fidèle admiratrice, sa plus grande confidente, mais aussi l’épouse de son loyal ami, qui ne veut pas compromettre son mariage.

Le malheureux se met alors à écrire et composer sur un amour impossible, celui de la légende médiévale de Tristan et Isolde, entre le vassal du roi et sa future épouse, où la mort apparaît comme une délivrance plutôt qu’une souffrance.

Richard Wagner va servir cet idéal romantique comme un chevalier blanc pendant deux ans, se délectant des sentiments contrariés des deux amants, mettant de la passion et de la tension dans chaque note, pour écrire l’une des plus grandes œuvres de la musique classique.

Wagner au sommet de son art

Wagner est un génie qui ne s’ignore pas. En 1858, en pleine composition, il écrit : « Mais… quelle musique que cela devient ! Toute ma vie, je pourrais ne plus travailler qu’à cette seule musique. Oh ! Cela devient profond et beau ; et les merveilles les plus sublimes font corps si facilement avec l’idée. Jamais jusqu’à présent, je n’ai fait rien de tel. »

Une affirmation à qui ses contemporains donneront raison : « Mais aujourd'hui encore, je cherche en vain une œuvre qui ait la même dangereuse fascination, la même effrayante et suave infinitude que Tristan et Isolde », déclare le philosophe Friedrich Nietzsche.

Encore aujourd'hui, les musicologues s'extasient sur l'accord de Tristan dans le Prélude, peut-être le plus célèbre de l'histoire de la musique, un accord trouble et audacieux, annonciateur d'une oeuvre qui a révolutionné l'art lyrique et influencé nombre de compositeurs au siècle suivant.

Une transposition dans les années 40

Si l'on parle d'idéal romantique, le metteur en scène britannique Anthony McDonald a voulu une approche très réaliste et accessible. Il plante son décor dans l’Irlande et l’Angleterre des années 40, avec un couple qui se consume de désir l'un pour l'autre mais refuse l’adultère, dans lequel chacun pourrait se reconnaître.

Ce couple sera incarné par la soprano Melanie Diener et le ténor Ian Storey qui a déjà chanté ce rôle sur les grandes scènes lyriques (Scala de Milan, Zurich, Glyndebourne…) Le chef allemand, Axel Kober, qui se produit depuis trois ans au festival de Bayreuth, pèlerinage de tous les amateurs de Wagner, dirigera l’Orchestre philarmonique de Strasbourg.

A voir aussi : Conférence de Christian Merlin (Me.17/3 à 18h30 - Librairie Kléber)