Le 27/05/2016
« Oh ! Le Roi s’amuse est le plus grand sujet, et peut-être le plus grand drame des temps modernes. C’est une création digne de Shakespeare ! »
Quelques mois avant d’adresser ces mots à Francesco Maria Piave pour le presser de « mettre Venise sens dessus dessous et faire en sorte que la Censure autorise ce sujet » – ce qui n’alla pas sans mal, la moralité ne tardant pas à s’en offusquer -, Verdi travaillait à une adaptation du Roi Lear. Et sans doute est-ce imprégné de la pièce de Shakespeare, son maître vénéré, qu’il lut le drame de Victor Hugo, sentant « comme un éclair, une inspiration » en trouvant sous la plume du Français, à laquelle il devait d’ailleurs le plus grand triomphe de ses « années de galère » avec Ernani, un équivalent au triangle formé par le Roi, sa fille et le fou. Entre le duc, futile, licencieux, et Gilda, victime de l’ignorance dans laquelle elle est retenue prisonnière, se dresse la figure à deux visages du bouffon bossu et du père obsédé par la malédiction.
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