JDS : Pas trop déçu de ne pas avoir remporté le concours après être allé jusqu'en finale, à Paris ?
© Mike Obri Fabrice Renner et son fameux petit calepin !Fabrice Renner : Non, du tout ! Je retiens avant tout qu'il y avait un très bel état d'esprit entre nous huit... Une fraternité. On s'encourageait les uns les autres. Sur les huit finalistes, six sont passés par la sommelerie où l'ambiance n'est pas du tout la même en compétition, où les relations sont bien plus froides. Cette finale a été le lieu de très belles rencontres humaines. C'était un duel contre soi-même, pas contre les autres. Ces moments resteront gravés dans ma mémoire. Et au final, cela résume bien le métier de caviste : on est dans l'humain et le partage, au-delà de la simple vente de vins.
Vous êtes caviste à Saint-Louis depuis 15 ans : pourquoi avoir participé au concours cette année ?
Un ami caviste à Guebwiller qui y avait pris part auparavant m'a dit "Fabrice, ça, c'est pour toi" ! C'était une très bonne occasion de remettre à jour mes connaissances théoriques. Jusqu'à l'année dernière, je disais à mes clients que le vignoble d'Alsace, c'était 14 400 hectares. Les derniers chiffres font état de 15 500 hectares. Après, potasser, oui, mais quoi ? On vous pose des questions classiques sur la taille des surfaces viticoles : quelle est la surface de Pétrus à un hectare près ou quelle est la plus petite appellation de telle ou telle région... En finale, on m'a demandé le nom de l'appellation la plus prestigieuse de Tunisie. Le Château Mornag ! Que je connais bien puisque j'en vends, mais je n'ai pas répondu à la question car j'imaginais que le jury attendait une autre réponse... Ah, ce Mornag ! (rires) Vous avez sept minutes pour conseiller des vins sur des plats précis, en tenant compte du budget et des préférences. On évalue aussi votre aise en simulation de vente.
Un bon caviste est-il avant tout un homme à la mémoire qui ne flanche jamais ?
Oui, ce n'est pas faux, il faut savoir ouvrir et refermer des petits tiroirs. J'ai fait des études de droit avant de me lancer dans le monde du vin : franchement, cela m'aide bien, on y retrouve la même façon de raisonner. Retrouver les noms de domaine, se souvenir des caractéristiques des millésimes...
Le métier de caviste semble être devenu plutôt tendance, partagez-vous cette impression ?
Oui, beaucoup de boutiques ouvrent. Puis ferment. On se dit, tiens, le vin, c'est à la mode, je vais ouvrir une petite cave. Sauf qu'il faut un stock d'au moins 200 000€ ou tu ne fais rien. Le juge de paix, c'est le client. La clientèle de caviste est exigeante, et de plus en plus - ils savent de quoi ils parlent. Si un client arrive et vous demande si ce vin a connu une fermentation malolactique ou non et que vous n'en savez rien, vous êtes mal barré. Il ne reviendra plus. Le concours de Meilleur Caviste de France vient valider votre expertise. Maintenant, je ne vais pas m'amuser à gonfler les prix de mes quilles. Mais si mes clients se disent "on a misé sur le bon cheval, on peut lui faire confiance", pour moi, c'est le bonheur.
Au Monde du Vin, avenue de Bâle à Saint-Louis - 03 89 69 22 22
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