Et si, au lieu que les producteurs se déplacent sur la place des villes et villages le jour du marché, c’était les clients qui se rendaient jusqu’à la ferme pour acheter leurs produits ? Et si, avant d’aller acheter ses légumes ou son fromage, on pouvait aller faire un tour dans l’étable pour voir les vaches ? C’est le concept du marché à la ferme, qui permet aux producteurs de vendre leurs produits en direct et au consommateur de se rapprocher du monde rural.
© Sandrine Bavard La Ferme Obrecht accueille le marché à la ferme tous les deuxièmes mercredis du mois à AndolsheimA Andolsheim, la ferme Obrecht organise depuis près de 10 ans un marché à la ferme tous les deuxièmes mercredis du mois. « Je me suis installé en 2002 sur la ferme familiale. Je souhaitais dégager un revenu supplémentaire donc faire de la vente directe, en supprimant les intermédiaires. En tant que producteur de viande, c’est compliqué d’aller sur les marchés, il faut du matériel réfrigérant pour le transport et sur place, donc c’était plus simple d’accueillir le marché chez nous », explique Daniel Obrecht, agriculteur.
Cette ferme dispose d’une grande cour intérieure pavée, parfaite pour accueillir le public, et les stands d’une quinzaine de producteurs qui vendent fruits et légumes, viandes et volailles, fromages, huiles, miels, pains… Ils font tous partie du réseau Bienvenue à la ferme, une marque des chambres d’agriculture, reflétant un certain état d’esprit : « Moi, je ne fais que des marchés de producteurs, car c’est l’assurance d’être avec des gens de la profession et pas avec des commerçants qui font de l’achat-revente comme on trouve parfois sur les marchés municipaux, déclare Denis Goetz, exploitant à Mussig, qui tient un stand de produits laitiers fermiers. L’avantage, c’est que les produits ne sont proposés que par un seul producteur et que le marché est géré par l’ensemble des participants : on a notre mot à dire quand il y a un nouvel entrant. »
Christiane Klein, exploitante de la ferme Les Sources à Hagenthal, fait les marchés depuis 30 ans. Pour elle, la vente directe est le meilleur moyen de valoriser ses produits : « Il y a un rapport différent avec le client sur le marché à la ferme : les gens aiment bien discuter, ils reviennent à chaque fois, c’est une clientèle solidaire. Ils apprécient nos produits frais. Vous savez, on s’est levé à 3h du matin, les petits pains et les tartes sont sortis du four à midi, et nous voilà à 16h sur le marché : y a pas plus frais ! ».
Christiane a le sourire : elle sait qu’elle va vendre une centaine de petits pains aujourd’hui. Daniel Obrecht a aussi des raisons de se réjouir : « Ce qui est encourageant, c’est de constater que les stands sont quasi vides à la fin du marché et que les gens reviennent chaque mois. Cette année, on sent que la demande a encore augmenté. »
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