Docteur Schweitzer : une vocation humanitaire née il y a 100 ans

Albert Schweitzer, l’Alsacien le plus célèbre du monde, Prix Nobel de la Paix en 1952, partait il y a 100 ans au Gabon pour fonder un village-hôpital.L’occasion pour l’Alsace de fêter l’enfant du pays, à travers des dizaines de manifestations.

Il y a 100 ans, Albert Schweitzer partait au Gabon pour fonder l’hôpital de Lambaréné. C’est en découvrant un prospectus de la Société des missions évangéliques de Paris, qui recherchait des volontaires, qu’il a eu un déclic : il serait médecin, il ferait de l’humanitaire, et dirait adieu à sa vie de bourgeois. « Il n’était pas du tout préparé à ça. C’était un intellectuel, un pasteur, un philosophe, un musicien, un écrivain, qui avait une belle carrière devant lui, une voie toute tracée. Quand il a dit à sa famille et à ses amis qu’il voulait faire de l’humanitaire, il a été très critiqué. On lui a dit : tu es déjà pasteur, tu ne veux pas simplement prêcher ? », raconte Annette Braun, présidente de la Société d’histoire de Kaysersberg.

La couverture du Time Magazine le 11 juillet 1949, dédiée à Schweitzer La couverture du Time Magazine le 11 juillet 1949, dédiée à Schweitzer © ERNEST HAMLIN BAKER

Les premiers médecins "sans frontières"

C’est donc sur le tard, à 30 ans, qu’Albert Schweitzer commence ses études à la faculté de médecine de Strasbourg. Il y étudie pendant 7 ans, puis se forme pendant un an à la médecine tropicale à Paris et à Berlin. Une fois ses diplômes en poche, il part en mars 1913 pour Lambaréné, l’actuel Gabon. Mais voilà, né Allemand à Kaysersberg, il est assigné à résidence pendant la Première guerre mondiale dans cette colonie française, puis arrêté et mis en détention dans les Pyrénées, puis à Saint-Rémy de Provence. « Il a été terriblement marqué par cet épisode : il était dépressif à la fin de la guerre, sa femme était malade. Il a dû repartir de zéro après la guerre, récolter des fonds. En 1924, il est retourné au Gabon et il a construit de ses propres mains l’hôpital actuel, le Lambaréné historique, avec son cabinet de consultation, le cabinet dentaire, la salle de chirurgie », explique Annette Braun. Des milliers de patients sont soignés par des médecins et infirmières du monde entier, les premiers médecins « sans frontières », même si l’expression n’a été inventé que 50 ans plus tard.

Prix Nobel en 1952

Pour récolter des fonds, le docteur sillonne le monde entier : il donne des concerts, des conférences. En 1949, il est invité aux Etats-Unis sur la demande de son ami Albert Einstein, et fait même la couverture du Time Magazine. En 1952, il reçoit le Prix Nobel de la Paix pour son action humanitaire en Afrique, et se sert de l’argent perçu pour construire le village des lépreux. Aujourd’hui, l’œuvre d’Albert Schweitzer se poursuit, à plus grande échelle encore. En 2006, l’hôpital de Lambaréné pratiquait 46 000 consultations, 60 000 examens de laboratoires, 7300 hospitalisations, 900 accouchements par an.

Au cours de sa vie, il a écrit une trentaine d’ouvrage, avec des principes philosophiques fondés sur « le respect de la vie » et proche du bouddhisme.« Son maître mot : le respect de la vie, de l’homme, de l’animal, de la nature. C’était un grand humaniste, avec une philosophie fondée sur la confiance en en l’autre, avec l’idée que tout seul, on n’arrive à rien », conclut Annette Braun.

Besoin d'idées sorties dans votre ville ?


Publicité

Abonnez-vous à la newsletter du JDS Haut-Rhin

Retrouvez chaque semaine nos bons plans sorties dans le Haut-Rhin


Publicité