«Ces derniers temps, on constate que les gens se tournent davantage vers les livres quand ils ont un cadeau à faire», assure Florence Hartmann, de la librairie Le Liseron, spécialiste mulhousienne de la littérature jeunesse.
La lecture n’est donc pas encore un loisir en voie de disparition ! Même si certains signes indiquent un changement de comportement chez les jeunes. «On remarque une baisse des prêts de documentaires, notamment, expose Dominique Mengus, responsable du jeune public à la bibliothèque de Mulhouse. Les jeunes vont plutôt aller chercher des infos sur internet, sur des sites qui ne sont pas forcément adaptés à leur niveau.» Très sollicités par les autres médias, enfants et ados passent généralement plus de temps devant les écrans que le nez dans les livres.
Pourtant, les « gros lecteurs » subsistent, même s’ils sont moins nombreux. Le phénomène récent des séries en plusieurs tomes adressées aux adolescents participe à cette fidélisation des lecteurs. Et quand on évoque la question avec des professionnels, un nom revient immanquablement : Harry Potter. Le sorcier qui a changé la face de la littérature jeunesse. Depuis le succès du petit héros de J.K. Rowling, les séries fleurissent de toutes parts, et même les volumes les plus imposants n’effraient pas les accros. La fantasy domine largement, avec, actuellement, un gros effet de mode vers les histoires de vampires. «Entre jeunes, le bouche-à-oreille autour des livres fonctionne énormément», souligne Florence Hartmann.
Mais les séries n’ont pas le monopole et les romans pour ados abordent aussi des thématiques très contemporaines, des sujets de société et de la vie quotidienne. Des histoires plutôt sombres, en général.
Du côté des albums, c’est un véritable feu d’artifice. La créativité des illustrateurs semble n’avoir pas de limites. «Certains albums sont presque des livres d’art, estime la libraire du Liseron. En ce moment, on voit beaucoup d’albums venus d’Asie, avec des histoires très poétiques et un graphisme assez doux.»
Les plus petits lecteurs, pas encore accros aux écrans, ont un rapport au livre qui est préservé. «Quand les petits viennent à la bibliothèque, on voit bien que c’est un moment privilégié de complicité avec leurs parents, qui leur racontent des histoires», remarque Dominique Mengus. Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour semer dans les petites têtes le goût des livres, la curiosité et l’ouverture d’esprit...
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