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Hiéro Colmar : 20 ans de rock et de cinéma

La Fondation Hiéro Colmar a soufflé ses 20 bougies cette année. Elle sort un livre, conçu comme un fanzine, qui retrace cette formidable histoire, initiée par un groupe de copains fans de rock alternatif et qui s’est transformée en aventure collective qui dure.

Pour les membres de Hiéro et surtout les fondateurs, tenir dans la main ce fanzine comme il l’appelle – en réalité, un livre qui reprend les codes du fanzine avec photos, affiches, collages, illustrations, collages, textes – procurent sans doute une certaine dose d’émotions et de fierté. C’est qu’au tout début, avant même que Hiéro n’existe, ils avaient réalisé un fanzine de 100 pages qui n’est jamais sorti. « On était encore lycéens et on avait une émission de radio sur Dreyeckland au temps des radios libres. A l’époque, il n’y avait pas de salles, pas de festival ici, donc on allait voir des groupes à Bâle ou Freiburg, avec qui on faisait un entretien. On aimait la musique et l’univers artistique autour de la musique, et on voulait simplement le partager », explique Jean Damien Collin, un des fondateurs. Finalement, l’objectif se concrétise via une association

Parmi les concerts de la Fondation Hiéro Colmar programmés au cours de ses 20 ans, Philippe Katerine DR Parmi les concerts de la Fondation Hiéro Colmar programmés au cours de ses 20 ans, Philippe Katerine

Sans grands moyens, avec juste l’envie comme moteur, les membres réussissent l’impossible, comme se procurer des inédits de Daniel Johnston, une référence pour un certain… Kurt Cobain. Ils organisent des soirées, restées dans toutes les mémoires, comme celle du Velvet Underground avec deux de ses membres, Moe Tucker et Sterling Morrison, dans un hangar désaffecté métamorphosé en factory à la Warhol. « On n’avait pas de bureau : juste un minitel et un fax dans la boutique de mon père place de la Cathédrale », rappelle Nicolas Jeanniard dans le livre. Encore aujourd’hui, c’est le système D, le « do it yourself », qui prime.

Concerts insolites

D’autant que l’association ne possède pas sa salle. Contrairement à la Fédération Hiéro Mulhouse qui bataille et obtient le Noumatrouff à sa naissance en 1992, la Fédération Hiéro Colmar refuse, face à un « cadre juridique trop lourd », de gérer le Grillen qui n’ouvre qu’en 1998. Mais les lieux ne manquent pas : musée du jouet, caves à vin, galerie d’art, bars…Et les envies n’ont plus : The Maniacs, Dominique A, The Bellrays, Love, Shannon Wright… Tous ont accepté de jouer le jeu, dans des lieux insolites, dans des conditions inhabituelles, créant une proximité avec le public. « On ne se contente pas de programmer un concert, mais on veut un vrai échange avec l’artiste. Par exemple, on va développer en 2013 un compagnonnage avec la Suisse et l’Allemagne pour créer une mini-tournée pour toucher les gens au plus près, comme dans des bars de quartiers. C’est à nous d’aller vers le public, plutôt que le public vienne vers nous », commente Julie Goulon, chargée de la communication.

Résidence, albums et ateliers

Au fil des ans, l’association s’est imposée avec trois temps forts à l’année : le festival Supersounds, session automne et printemps, et le festival Natala, avec du ciné en plein air et des concerts en juillet. Elle a accueilli plusieurs artistes en résidence : Bertrand Burgalat, Herman Düne, Etienne Charry, Herzfeld Orchestra, Colt Silvers…En 2013, c’est l’artiste Piano-Chat qui devrait enregistrer quelques titres avec une chorale de seniors et d’enfants à Colmar. Elle organise également des ateliers pour les enfants (réaliser son clip ou son album, sampler des morceaux…). Elle diffuse des albums, dernièrement les Colmar Tapes emmenées par Herman Düne et ses invités, et prochainement un double album du violoncelliste Tom Cora. « On ne se refuse rien, on ne se force rien. On fonctionne au coup de cœur », résume Julie Goulon.

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