La nouvelle revue 2014/2015 du Paradis des Sources

Le cabaret haut-rhinois Le Paradis des Sources propose chaque année une nouvelle revue où danse, chansons et numéros de magie s’enchaînent sans temps mort dans une ambiance plutôt sexy.

Les esprits chagrins diront que le Paradis des Sources, on n’en entend pas forcément beaucoup parler. Et pourtant, le cabaret de Soultzmatt a une fréquentation en constante augmentation. Lorsque nous sommes allés voir la nouvelle revue 2014/2015 intitulée Imaginarium, le parking était bondé : plus une seule place de libre ! A l’intérieur, grosse ambiance : Jean-Marie Eblé, directeur artistique, chanteur et véritable Monsieur Loyal du Paradis des Sources assure l’animation pendant le repas. « Ce soir, on a un groupe du Crédit Mutuel, faites du bruit ! Faites du bruit les gens qui sont là… pour des anniversaires ! Et les particuliers, vous êtes là ? Et les journalistes ? », lance-t-il aux 350 convives. On remerciera Jean-Marie de n’oublier personne. « Bah, ceux qui ont fait le plus de bruit…ce sont, et de loin, les banquiers ! Et je ne dis pas ça parce que j’ai un découvert… »

Au Paradis des Sources, on n’a pas franchement envie de renvoyer une image guindée ou trop féerique. Du strass et des paillettes, il y en a, cabaret oblige, mais on est aussi là pour autre chose : rigoler, s’amuser, et hurler des « Jetzt’s gets los » juste avant que les six charmantes danseuses n’entament leur Elsass Cancan, version régionale de la célèbre danse. Entre l’entrée et le plat de résistance, un jeune magicien vient réaliser des tours de close-up à votre table. Puis, avant le dessert, on pousse les chaises pour faire de la place devant la scène, histoire de danser sur Les Démons de Minuit ou Alexandrie Alexandra, interprétés par Laura Grimmer, la chanteuse maison... qui s'essaye cette année à la magie et aux grandes illusions durant la revue.

Un Music-Hall qui se différencie

La revue de cette saison, jouée jusqu’en juin 2015 et qui devrait particulièrement cartonner pendant les fêtes de fin d’années grâce aux comités d’entreprise de la région met en scène l’histoire d’Alice, une jeune femme qui souhaite devenir artiste et s’affranchir du chemin tout tracé que lui avait réservé son businessman de père. Les hommes et femmes d’affaire se pressent et avancent en rang sur scène, pauvres fourmis écrasées sous une horloge géante oppressante. Le cabaret reprend rapidement ses droits, la musique se fait plus lascive et le classique Money de Pink Floyd vient souligner un plaisant numéro de strip-tease jouant sur l’image sexy de la secrétaire.

La suite est dans le même esprit. Le Paradis des Sources assume son côté « mauvais garçon » avec des scénographies assez érotiques, ambiance pole dance et cuir… La température monte sans jamais tomber dans le vulgaire gratuit. Les numéros d’acrobatie et les grandes illusions s’enchaînent pour le plus grand plaisir des spectateurs. Certains seniors qui s’attendaient à un peu de valse avec des costumes en plumes seront circonspects. Tous les autres apprécieront cette volonté de s’éloigner des standards vus et revus du Music-Hall et de proposer un spectacle moderne et multi-facettes. Ça et là, on apprécierait davantage de décors plus majestueux et des effets scéniques plus grandiloquents, mais c’est en rationnalisant ses dépenses qu’un cabaret de la taille du Paradis des Sources a fini par devenir rentable. Cqfd. Enfin, pour attirer les moins de 30 ans, le cabaret a mis en place une formule jeune à 25€.