Chaque saison, la tournée des Régionales présente au public sa sélection de dix-huit spectacles proposés par des compagnies alsaciennes, nationales ou internationales. Cette programmation, que l’on retrouve d’octobre à mai dans les salles de spectacle de la région (à La Coupole à Saint-Louis, à La Passerelle de Rixheim, aux Tanzmatten de Sélestat...) souhaite refléter au mieux la diversité du spectacle vivant. Des genres et des styles très différents s’y mélangent. L’objectif est également d’accompagner les acteurs culturels dans la mise en oeuvre de leur projet artistique.
© Arnaud Poumarat Miravella, spectacle chorégraphique, faisant partie des RégionalesImpossible de citer tous les spectacles de la sélection, mais notons quelques coups de coeur. Dans le spectacle Ma Cabane, le comédien et dramaturge Gaël Chaillat évolue au milieu d’un décor composé de 350 boîtes en carton sur lesquelles sont projetées des images en vidéo-mapping. Une intelligente réflexion y est menée sur la condition de l’homme moderne, ses rêves et ses aspirations (brisées ?) Dans un tout autre registre, les quatre joyeux drilles du Barber Shop Quartet proposent un tour de chant a cappella qui revisite d’anciens morceaux comme les derniers tubes de façon drôlatique et décalée, dans le spectacle Opus 3. Pour sortir de la salle avec la banane ! La danse n’est pas oubliée avec Miravella de la compagnie mulhousienne Act2 où trois personnages se tordent dans un univers translucide fait, entre autres, de bulles en plastique géantes. Enfin, dans A la Renverse, vous ferez la rencontre de deux jeunes gens qui se courent après sans jamais vraiment se retrouver. Un classique de la relation amoureuse...
Vous faites partie de la tournée des Régionales avec le spectacle chorégraphique Miravella. Comment se déroulent les périodes de création ?
Une idée peut surgir d’une rencontre, d’une lecture, d’une peinture... Pour Miravella, il m’a fallu deux années de travail entre l’idée et la création. Ensuite, on se lance un peu plus dans l’administratif, en rédigeant un dossier, en allant voir les partenaires de financement et de diffusion. Puis je réfléchis à l’équipe qui fera partie du spectacle. Mais il ne faut pas voir trop grand. Une création à cinq interprètes, ça me paraît déjà périlleux.
Comment procédez-vous pour trouver des lieux et des dates pour jouer votre spectacle ?
Cela prend du temps, j’ai déjà fait le tour de France en train pour montrer mes spectacles et rencontrer les décideurs. Des théâtres s’intéressent à mes propositions. Ils me co-produisent et me laissent répéter chez eux, comme à Paris, Lunéville ou Niort pour Miravella. Ils fournissent également un hébergement. Les soutiens financiers de la DRAC, du Conseil Régional ou de la Ville permettent aussi de tenir. Sans ces subventions, on répéterait toute l’année gratuitement : il n’y aurait plus de spectacle vivant. La baisse continuelle des subventions est un vrai problème. Peut-être un jour va-t-il falloir que je fasse autre chose ? Les Régionales permettent aux salles de s’engager sur des projets artistiques plus risqués, qu’ils ne programmeraient pas forcément. C’est l’intérêt !
Miravella, en tournée au mois de janvier 2015 à La Coupole Saint-Louis et au Relais Culturel de Thann
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