Le succès des Escape Room : se laisser enfermer, la nouvelle tendance

Depuis un peu plus d’un an, les salles d’Escape game ont poussé comme des champignons partout en France et en Europe. Cette activité, venue du Japon, est clairement la nouvelle tendance du marché des loisirs : avec un petit groupe d’amis, on se laisse enfermer dans une pièce étrange, remplie d’énigmes. Objectif : sortir de la pièce en moins d’une heure. ☛ Mike Obri

« Ce jeu est simple. Mais c’est très dur... » : voilà l’oxymore favorite d’Olivier Vandem, l’un des quatre co-fondateurs de la Loge du Temps, l’Escape game made in Mulhouse. Vous voilà dans le ton ! Certains d’entre vous n’en ont peut-être jamais entendu parler : l’Escape game, c’est la nouvelle tendance du divertissement depuis un peu plus d’une année. On se rend dans ce type de salle comme on va au laser game ou au bowling. Le principe est simple : en petits groupes, les joueurs se laissent enfermer dans une pièce. Ils ont alors une heure pour résoudre une série d’énigmes à l’aide d’indices disséminés dans tous les recoins (trouver un code, ouvrir un cadenas, etc).

© M.O. Un appartement sanglant au lourd secret, à la Loge du Temps à Mulhouse

Il ne s’agit pas de retourner le moindre centimètre carré de la pièce façon perquisition musclée, mais plutôt d’analyser les éléments en votre possession, le plus logiquement du monde. A la Sherlock Holmes. Evidemment, pour mettre les joueurs dans une ambiance digne de ce nom, les décors se font lugubres et les mystères à résoudre concernent d’obscures histoires de meurtre ou de vol. Vous êtes plongé dans un Cluedo grandeur nature. Le Colonel Moutarde en moins.

Une enquête de fin limier

La Loge du Temps a vu le jour cet été au centre de Mulhouse. Dans les environs, on trouve le même type de salles depuis quelques mois à Belfort, Strasbourg, Saint-Louis ou encore Sélestat. « On a accueilli environ 450 groupes depuis l’ouverture. D’après moi, il y a une vraie demande du public de jouer en live, de sortir du virtuel, du tout-écran », explique Olivier Vandem. « Ici, à la Loge du Temps, nous disposons de deux salles très différentes : un appartement à l’étage et une cave sombre où l’ambiance de jeu est plus oppressante, les recherches se faisant à la lampe torche. En France, il existe des franchises d’Escape ; nous avons préféré rester indépendants. Les scénarios ont été élaborés maison, par nos soins ! », poursuit le jeune homme.

« Avant de laisser rentrer les groupes dans les salles, on les briefe. Pendant toute la partie, on endosse le rôle de game master (maître du jeu) et on les suit dans leur aventure. Les pièces sont équipées de caméras et de micros, ce qui permet de vérifier que tout se passe bien et de donner des petits coups de pouce quand c’est nécessaire. On ne peut pas laisser poireauter les joueurs s’ils devaient rester bloqués trop longtemps dans la progression du jeu... L’expérience doit rester fun », détaille Diane Geng, co-fondatrice.

Seulement 8% de réussite

Ce jeu est simple, ce jeu est simple, qu’il disait... Les stats parlent néanmoins d’elles-mêmes : 8% des équipes ont réussi à sortir des pièces à temps en découvrant la solution aux énigmes ! Les autres équipes sont sorties aussi, mais en utilisant la clé de secours. La clé de la honte ! (on plaisante) « La durée de vie d’un scénario est environ de six à douze mois. Ce mois-ci, nous allons inaugurer une toute nouvelle salle, notre troisième ! », annonce Jonathan Schlegel, troisième créateur de la Loge du Temps. Alors... tenté ?

Et aussi Lambda Escape à Saint-Louis, A Maze In à Strasbourg et Le Nautilus à Sélestat.