Les feuilletons mièvres des années 80 et 90 ne sont plus que de lointains souvenirs. La « loi des séries » aujourd’hui : l’exigence artistique. La série est devenue le mètre-étalon des grands networks américains. Ceux-ci se livrent une bagarre féroce pour diffuser la série qui obtiendra les plus fortes audiences mais aussi les critiques les plus dithyrambiques. Récemment, les plateformes web de vidéos à la demande comme Amazon ou Netflix ont aussi rejoint la danse. L’offre augmente, la demande aussi. Et le cinéma semble parfois avoir accusé le coup en terme de créativité, d’innovation. D’insolence, tout simplement.
© Sundance TV La très belle série Rectify vient de s'acheverUn brin endormi sur ses remakes, ses suites, ses franchises de super-héros et ses retours sur investissement garantis, l’industrie cinématographique a la nécessité d’être « grand public », de ratisser large. Là où les séries peuvent se permettre d’être plus clivantes et destinées à des spectateurs plus spécifiques... voire avertis. Certes, on entend principalement parler des séries blockbusters aux millions de fidèles comme Game of Thrones, The Walking Dead, Orange is the New Black ou Grey’s Anatomy.
Mais il y a aussi toutes celles qui se permettent des audaces scénaristiques formidables et des plongées ultra-détaillées dans des univers toujours plus complexes, comme Westworld (des humains interagissent avec des cyborgs dans un jeu-monde où ils peuvent faire ce qu’ils veulent), The OA (qui mélange les genres d’épisode en épisode entre drame social, métaphysique et pur fantastique), Black Mirror (et ses très réalistes objets technologiques de demain qui vont nous aliéner encore plus)...
La série permet ce développement d’émotions complexes, qui sonnent justes, comme dans Better Call Saul (préquelle subtile du désormais culte Breaking Bad) ou la solaire Rectify, où l’ensemble du casting jouit de psychologies détaillées. On suit ainsi ces personnages sur 10 épisodes de 50 minutes, pendant 4 saisons. Soit 2000 minutes passées en leur compagnie, là où le cinéma a moins de deux heures pour développer ses héros. L’identification est d’autant plus forte, ce qui explique ces véritables séismes émotionnels liés aux décès réguliers des personnages de la sanglante Walking Dead. Le cinéma a cette qualité d’être bien moins chronophage : les récits y sont condensés, évitant de fait les longueurs aberrantes.. ☛ M.O.
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