La trame :
Les habitants d'Ungersheim qui apparaissent dans "Qu'est-ce qu'on attend?" © Frantisek ZvardonMais qu’est-ce qu’on attend ? dépeint le quotidien des villageois d’Ungersheim (2200 habitants) qui, depuis 2009, ont choisi de suivre 21 mesures concrètes concernant l’alimentation, l’énergie ou les transports afin de préparer « l’après-pétrole ». Au programme : production alimentaire bio locale, développement des énergies renouvelables, transports scolaires à cheval, soutien de l’économie du village avec une monnaie complémentaire, le Radis... Le film a été tourné sur une année complète, en 2015.
L'interview :
JDS : Marie-Monique Robin, vous avez réalisé de nombreux documentaires pour la télévision, pour la plupart axés sur les problématiques écologiques. Comment avez-vous entendu parler du petit village d’Ungersheim ?
M-M. Robin : En 2014, j’ai réalisé pour Arte un documentaire intitulé Sacrée Croissance, qui montrait des exemples de développements économiques durables et solidaires au Bhoutan, au Canada, en Allemagne... Lors d’une projection du film à Thann, un monsieur m’interpelle et me dit qu’il n’était pas nécessaire d’aller aussi loin, car tout cela existait déjà dans son village ! C’était Jean-Claude Mensch, le maire d’Ungersheim. Je suis allée sur place, je me suis rendu compte que tout ce qu’il disait était vrai. Ungersheim est l’un des villages « en transition » les plus à la pointe au monde : régie agricole, chevaux de trait, éco-hameau, centrale photovoltaïque... J’y ai tourné 3 à 4 jours par mois entre mai 2015 et février 2016.
Le film pose des questions essentielles sur le rapport de l’homme à la nature, le gaspillage énergétique, une agriculture plus raisonnée... Sentez-vous que ce sont des sujets qui préoccupent davantage les Français aujourd’hui qu’il y a encore quelques années ?
Clairement, oui. Je voulais faire un film que l’on regarde au cinéma, dans le noir, et que les gens puissent en débattre ensuite. En ce moment, je fais la tournée des avant-premières partout en France... les salles de cinéma sont combles ! Le film reste un gros pari financier, ayant en partie été autofinancé : 80 000 entrées nous sont nécessaires. Ce documentaire correspond à une attente de beaucoup de gens. Il y a une vraie prise de conscience collective, tout le monde a entendu parler de Monsanto, tout le monde est témoin des dérèglements à tous les niveaux. Quand on achète un aliment au supermarché, qu’on sait qu’il a voyagé 3000km et qu’il contient des résidus de pesticides, c’est le monde à l’envers, non ? Avec Qu’est-ce qu’on attend ?, je voulais montrer qu’on pouvait vivre autrement, que ce n’est pas juste une fantaisie de « bobos ». C’est aussi une sorte d’hommage aux élus locaux - qui ont le pouvoir d’agir, de montrer l’exemple. Ungersheim a créé une centaine d’emplois, le prix de l’eau y a baissé et les impôts locaux n’ont pas augmenté depuis dix ans.
Que répondez-vous aux critiques qui pourraient qualifier le ton du documentaire de condescendant ?
Le film parle de lui-même, il montre des actions très concrètes. Je n’ai pas fait apprendre leur texte aux habitants d’Ungersheim ! Le processus de transition est exigeant, le film montre aussi des moments de doute, avec le céréalier sceptique. Changer totalement de paradigme économique et social alors que tout nous pousse à l’inverse est un acte forcément difficile.
« Qu’est-ce qu’on attend ? » de M-M. Robin
Sortie nationale en salles le Me.23
Avant-premières : Ve.18/11/2016 à la Mairie d’Ungersheim, Sa.19/11/2016 au cinéma Le Sélect à Sélestat et Di.20/11/2016 au Relais Culturel de Thann
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