Le match
① La R12, le capot relevé, sur les aires d’autoroute : En 1986, il était moins usuel de partir à l’autre bout du monde qu’aujourd’hui. Les vacances, c’était souvent le village d’à-côté, chez les cousins, à Spechbach-le-Bas, ou, pour les plus chanceux, le camping dans le sud de la France. L’excitation du départ, le doudou oublié, les routes de France un week-end de chassé-croisé, en passant par Valence et Montélimar ! Dans la R12 ou la CX, pas de clim. On roulait vitres baissées. Et il fallait s’arrêter sur les aires régulièrement, pour laisser refroidir les 54 chevaux DIN de pure puissance de l’auto...
② La bande de copains du camping : Puisque chaque été, vos parents vous emmenaient au même camping, vous y retrouviez les enfants des autres parents qui faisaient de même. Vos plus grosses bêtises et vos plus belles rigolades, c’est à Cavalaire, à Port Barcarès ou au Grau-du-Roi que vous les avez connues...
③ La B.O. des vacances, on s’en souvient toujours : Les chansons de l’été 86, nous vous parions notre casquette que vous les connaissez encore sur le bout des doigts. « Jimmy t’es fort, mais tu pleures sur le cuir de ta Chrysler... » (Alain Souchon). « Sur le Paaarking des Angeees, plus rien ne les déraaange » (Marc Lavoine). « Comme un Ouragan, la tempête en moiii » (Stéphanie). « Ils m’entraînent jusqu’à l’insomnie ! Les Démons de Minuit ! » (Images). Que des classiques. Mais dans 30 ans, en 2046, vous souviendrez-vous encore des titres de l’été 2016 ? Pouvez-vous n’en nommer ne serait-ce qu’un seul ? Ha ! Nous non plus...
① Est-ce qu’on passait vraiment des soirées entières à programmer son voyage sur internet avant ? : Voilà peut-être la première chose qui a sérieusement changé. Aujourd’hui, tout le monde trouve cela normal de passer des heures à chercher un vol sur easyjet, chercher un hôtel avec salle de fitness sur Booking, ou chercher un séjour à prix cassé sur le site d’un tour-operator. Et en 1986, alors ? Y’avait peut-être 3615 Club Med..?
② L’exigence, un mode de vie : C’est certain, le niveau d’exigences est monté d’un cran. Il suffit d’en entendre certains se plaindre qu’il n’y a pas de confiture à la myrtille au buffet ce matin ou qu’il n’y a ni couteaux ni fourchettes dans ce petit restaurant typique de Tokyo... Et la baleine à bosse a eu le culot de ne pas se montrer pendant la sortie en bateau qui a coûté un bras ! Quelle arrogance !
③ Il est plus facile de partir loin : Tout de même, avec l’EuroAirport, le TGV ou les lignes de bus low cost, il est devenu plus facile de se déplacer qu’il y a 30 ans. Ce serait dommage de se priver.
④ Selfie de l’ennui : Peu importe la beauté absolue du paysage ou du bâtiment devant lequel ils peuvent se trouver. Le Grand Canyon, les geysers d’Islande, la Sagrada Familia à Barcelone... Les touristes 2016 n’hésiteront pas à réaliser le combo : selfie rapide, vidéo de 10 secondes qui tremble, et puis Pokémon Go. Ou la blasitude contemporaine. Tout regarder à travers un écran.
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