La place du spectateur est la plus enviable. On arrive dans une salle de spectacle et on ouvre grand les yeux et les oreilles. Mais on n’imagine pas forcément la somme d’opérations humaines qu’il a fallu additionner pour rendre la venue de tel ou tel artiste possible. Nous avons passé une journée à l’EDEN de Sausheim. Le fourmillement y est continuel, du matin au soir ! Par Mike Obri
Il est 8h30. à l’intérieur de la salle de spectacle sausheimoise, ça s’agite déjà ! Djamel, à la sécurité, nous ouvre. « C’est un peu moi le concierge ici, avec mon binôme Nicolas. Nous avons deux appartements de fonction sur place. Quand j’invite des amis, je leur dis en effet que j’habite à l’EDEN ! », plaisante-t-il. Deux bénévoles, Michèle et son mari Jean-Michel, s’occupent du bar. Ils remettent bouteilles de soda et eau dans les frigos. Vérifient qu'il y ait encore assez de café. « On remplit le matin et on revient vers 18h30, avant le spectacle, faire le service », nous dit-elle. « On est bénévoles depuis 4 ans, on donne un coup de main de temps en temps. C’est bien pour le contact social et ça nous permet de suivre un peu ce qui se fait sur scène. » Une vingtaine de bénévoles gravitent autour de l’EDEN (à l'accueil, au placement, au vestiaire...)
Pierre-Jean Ibba, le directeur de l’EDEN, s’active dans les couloirs de la salle. Il rejoint Sabrina, à la billetterie, victime à ce moment-là d’un bug informatique. « Quand le spectateur ne remarque rien de spécial, c’est que tout se passe bien. Notre mission est double : d’un côté, bien accueillir le public, de l’autre les artistes. Pour un gros concert, les équipes de techniciens commencent tôt le matin et finissent de démonter à 1h, et parfois 4h du matin. Ici, ça grouille tout le temps de vie ! On ne s’imagine pas toujours toutes les énergies au service du divertissement ».
A midi, nous rencontrons Naïma, en charge du catering - les repas des artistes et des techniciens. Il ne s’agit pas juste de leur faire à manger le soir. Naïma est présente pour le p’tit dèj’, fait un service à midi, puis avant les spectacles et parfois après. « Certains artistes adorent l’after, manger après leur show. Il y a une ambiance très particulière, assez géniale, à table à ce moment-là. On fait plus que de la cuisine, on est là pour les satisfaire, prendre soin d’eux et c’est normal, ils sont tout le temps sur la route. Certains me surnomment : la môman ! », nous explique-t-elle devant son joli buffet.
Les techniciens ont l’air d’apprécier, ils se relèvent pour prendre du rab de croque-monsieur. Naïma travaille avec les plus grands et s’occupe régulièrement du catering des Zéniths du Grand Est. Elle a fait le Stade de France pour Madonna ; les équipes de production de M, Gad Elmaleh ou Messmer la demandent. « J’ai des fiches techniques en fonction de ce que les artistes mangent ou non, vegan, sans gluten, halal... Il ne faut jamais décevoir, sinon tu ne bosses plus ! »
Ce soir, c’est concert. Des techniciens maison sont présents pour donner un coup de main à l’équipe anglaise du groupe UB40. Les lumières sont en train d’être réglées : c’est le focus. Le son est également un gros morceau, qui prend du temps. Simon, ingénieur du son (ou sondier, dans le jargon professionnel) a déjà terminé ses (très très) nombreux réglages : « Pour faire simple, pendant le concert, je contrôle la qualité du son diffusé dans la salle. Qu'il soit homogène. Je peux filer des coups de main à l'ingé son du groupe si nécessaire. Je dois pouvoir sonoriser du Nana Mouskouri comme de l’orchestre symphonique, un truc que j'ai adoré faire à La Filature de Mulhouse ! Ce boulot, c’est un peu toute ma vie ! »
Tout est prêt à temps pour accueillir les 1000 spectateurs à 20h. UB40 entonne son tube de 1983 Red Red Wine. Au bar, 3 fûts de bière sont partis (le record est de 12 pour le public de rockeurs de Thiéfaine). La salle s’est vidée depuis longtemps. Les artistes sont rentrés à l’hôtel. Les techniciens démontent toute la scène. Demain, un autre concert est au programme de l'EDEN. Et tout recommencera...
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