Publicité

La guerre de 1870 en Alsace et le retour à l'Allemagne

En Juillet 1870, le Second Empire français de Napoléon III déclare la guerre au Royaume de Prusse, après un conflit diplomatique. Cette déclaration de guerre ne fait que servir les desseins du brillant chancelier Otto von Bismarck et du futur empereur Guillaume Ier de Hohenzollern, dans une optique de « restructuration » de ce qui deviendra l’Allemagne. Le royaume de Prusse observe justement de reprendre l’Alsace et la Lorraine qui leur avaient été enlevées lors des guerres du XVIIe siècle.

Une des multiples représentations de l\'héroïque charge des cuirassiers, ici d\'Aimé Morot DR Une des multiples représentations de l'héroïque charge des cuirassiers, ici d'Aimé Morot

C’est par une humiliation diplomatique que le génial Bismarck pousse l’Empire français à déclarer la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Le chancelier sait pertinemment que l’armée française est affaiblie par une campagne ratée au Mexique et que les armées prussiennes sont bien plus préparées à un conflit. En « confiant » le statut de belligérant à la France, trop sûre d’elle, la Prusse obtient le soutien d’autres nations germaniques, comme la Bavière ou le Wurtemberg.

C’est en Alsace que les premiers épisodes de la guerre ont lieu. L’offensive allemande est lancée le 4 août : les Prussiens se jettent sur Wissembourg qu’ils prennent avec une facilité déconcertante. La colline du Geisberg est prise rapidement, pilonnée par l’artillerie allemande.
Les troupes du général Abel Douay sont mal préparées et en sous-nombre. Ils doivent très tôt se retirer sur une colline proche, mais le général Douay est tué par un éclat d’obus. Les troupes restantes doivent effectuer retraites après retraites, et les hommes du chef de bataillon Liaud, basés dans Wissembourg, sont dépassés. Ils n’ont de choix d’abdiquer : à 15h, la bataille est pliée, en moins de sept heures de bataille, et Wissembourg est acquise aux Prussiens.

Deux jours plus tard, c’est la célèbre bataille dite « de Reichshoffen », le 6 août. Le chef des armées françaises, le général Mac Mahon, place plusieurs garnisons à la position de Woerth – Froeschwiller, pour enrayer l’avancée des Allemands vers Saverne. Mais, à nouveau mal préparée, espérant l’arrivée de renforts ne devant arriver que le 7 août, l’armée placée à Woerth est fortement désavantagée : 45 000 hommes la composent, contre plus de trois fois plus du côté Allemand.
La suite de la bataille est évidente : les Français sont repoussés de partout, et n’obtiennent quasiment que des défaites. Les épisodes les plus célèbres sont les charges des cavaliers français, dits « les cuirassiers de Reichshoffen » dans les rues de Morsbronn par le général Michel et d’Elsasshausen par le général Bonnemain ; ces derniers, malgré leur charge héroïque, mais perdue d’avance, se font massacrer. Ces deux charges héroïques, même si foncièrement stupides et sans fondement, deviendront une arme de propagande française, à travers le courage de ces hommes.
La suite de la bataille est logique : les Allemands avancent peu à peu, même si les Zouaves basés à Froeschwiller se battent dignement et font un temps reculer les opposants. A nouveau, la bataille est pliée en une dizaine d’heures, et les pertes humaines sont conséquentes des deux côtés (environ dix mille morts des deux côtés).

Le reste de la guerre est tout aussi désastreuse pour la France de Napoléon III, qui capitule à Sedan le 2 septembre, puis les hommes du maréchal Bazaine, chef des armées après la déchéance de Mac Mahon suite à la débâcle de Woerth, à Metz le 29 octobre. Napoléon III tombe de la tête de l’Etat, et les Prussiens arrivent à Paris peut après Metz. Trop faible, la toute jeune Troisième République abandonne, et un armistice est signé le 28 janvier 1871, enterrant le Second Empire français et faisant naître le premier Reich allemand, à présent en possession de l’Alsace et de la Moselle, jusqu’en 1918.

Dans la même rubrique

  • Ce qui ne va pas quand t’es en voiture dans le 68A l’exception des Strasbourgeois urbains jusqu’au-boutistes qui ne sortent jamais de leur ellipse insulaire, difficile de se passer de sa voiture en Alsace ! Voici […]
    Ce qui ne va pas quand t’es en voiture dans le 68
  • Alsace Wakeboard Aventure : Téléski nautique/Bouée tractée Parc de Loisirs et d'Aventures - BrumathPour la saison estivale, le parc d'Aventures et de Loisirs de Brumath propose de nouvelles activités qui plairont aux amateurs de sports nautiques en Alsace : wakeboard, […]
    Alsace Wakeboard Aventure : Téléski nautique/Bouée tractée
  • Où aller voir des animaux en Alsace ?Les parents peu inspirés ont pourtant une option simple : aller dans un parc zoologique. Le zoo est en effet le meilleur endroit pour flâner et passer un excellent […]
    Où aller voir des animaux en Alsace ?
  • Distillerie Jean Paul Metté : « Metté » moi donc une petite Mirabelle ! RibeauvilléLa distillerie artisanale Jean-Paul Metté, installée à Ribeauvillé depuis les années 60, possède une réputation mondiale pour la […]
    Distillerie Jean Paul Metté : « Metté » moi donc une petite Mirabelle !
  • Les macarons de Pierre Hermé WittenheimNous savons que parmi nos lecteurs, il y existe une quantité affolante de gourmands et de gourmandes, qui viennent d'ailleurs chaque mois se perdre joyeusement dans nos […]
    Les macarons de Pierre Hermé
  • Elsass Cola : un cola bien de chez nous SoultzmattJacques Sérillon est le directeur des Sources de Soultzmatt et l'instigateur du cola made in Alsace : l'Elsass Cola.Il en parle comme d'un grand vin. Avec amour et […]
    Elsass Cola : un cola bien de chez nous
  • Choucrouterie Claude : la choucroute made in Haut-Rhin Chavannes-sur-l'Étang100% artisanale et 100% fabriquée dans le Haut-Rhin. Dans la rubrique Gastronomie, on aime particulièrement mettre en avant les artisans qui oeuvrent pour des […]
    Choucrouterie Claude : la choucroute made in Haut-Rhin
  • Distillerie Gilbert Holl : une bière 100% alsacienne Riquewihr100% artisanal et 100% alsacien : voilà le crédo de Gilbert Holl, distillateur et brasseur installé du côté de Riquewihr. Totalement […]
    Distillerie Gilbert Holl : une bière 100% alsacienne
  • Le Safran du Château : du safran made in Haut-Rhin Saint-HippolyteOn dit du safran que c'est l'épice la plus chère au monde. Cocorico ! La plus grande safranière indépendante de France se trouve dans le Haut-Rhin, Le […]
    Le Safran du Château : du safran made in Haut-Rhin
  • L'Alsace restaurée, un centre de l'EuropeAprès avoir si longtemps souffert d’être tiraillée entre deux Nations, de voir sa situation géographique l’entrainer dans les guerres, […]
    L\'Alsace restaurée, un centre de l\'Europe
  • L'Alsace occupée pendant la Seconde Guerre MondialeL’Alsace revient à la France en 1918, mais arrive finalement mal à s’adapter à la vie française : elle arrive dans un Etat plus mal […]
    L\'Alsace occupée pendant la Seconde Guerre Mondiale
  • L'Alsace prise dans la Grande GuerreLe 1er août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. Dans son territoire, elle compte depuis 1871 l’Alsace-Moselle, qui est prise entre deux […]
    L\'Alsace prise dans la Grande Guerre
  • L'Alsace allemande de 1870 à 1918Après l’humiliante défaite que connut la France en 1870, l’Alsace et la Lorraine (en réalité, majoritairement l’actuelle Moselle et […]
    L\'Alsace allemande de 1870 à 1918
  • L'Alsace de 1870 à nos joursEntre 1870 et 1945, l’Alsace connaîtra une période extrêmement mouvementée malgré le faible nombre d’année qui séparent […]
    L\'Alsace de 1870 à nos jours
  • L'Alsace dans la Révolution françaiseRégion devenue totalement française, hormis les petites principautés accordées par Louis XIV, l’Alsace moderne est également […]
    L\'Alsace dans la Révolution française
  • L'Alsace française de Louis XIVNul ne niera que la France du Roi Soleil, Louis XIV, fut une apogée de la nation à l’époque moderne ; l’Alsace elle-même en subira les […]
    L\'Alsace française de Louis XIV
  • Les ravages de la Guerre de Trente ans en AlsaceEn mai 1618 a lieu l'épisode de la défenestration de Prague, jugé comme étant le point de départ d'un conflit qui déchira l'Europe : la […]
    Les ravages de la Guerre de Trente ans en Alsace
  • La Réforme protestante en Alsace au XVIe siècleEn 1517, le moine augustin Martin Luther placarde ses 95 thèses dans la ville allemande de Wittenberg ; c’est le début de la Réforme, qui prendra […]
    La Réforme protestante en Alsace au XVIe siècle

Besoin d'idées sorties dans votre ville ?


Publicité

Abonnez-vous à la newsletter du JDS

Retrouvez chaque semaine nos bons plans sorties


Publicité