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L'Eurozone en danger

  • Le 26/03/2019

    Hôtel Cathédrale - Place de la Cathédrale | Strasbourg

Pour analyser la situation économique et financière de la zone Euro, en évoquer l'avenir et répondre aux questions, le Cercle de la Cathédrale est heureux d'accueillir

Monsieur Jean-Christophe EHRHARDT
Directeur de la Banque de France, Région Grand-Est

Malgré le contexte de repli sur soi généralisé, d’incertitude liée au Brexit, de ralentissement de la croissance chinoise et d’une FED qui vient de suspendre ses hausses de taux et sa réduction de bilan, la BCE prévoyait, le 24 janvier, de maintenir une hausse de taux en septembre ( la première depuis 10 ans ) pour sortir enfin des taux de refi à zéro.

Or, le 7 mars, à la surprise générale, la BCE change de cap, décidant d’apporter son soutien à la zone euro avec une 3ème salve de TLTRO ( apports de liquidités aux banques ) après celles de 2014 et de 2016 ! Mario DRAGHI a-t-il entendu Christine LAGARDE qui prévenait, le 11 février, d’un risque grave de tempête mondiale * et mettait l’accent sur les dysfonctionnements structurels liés à l’augmentation des inégalités et du protectionnisme !

Bienvenue à la nouvelle ''pluie d'euros'', alors que nous étions sur le point de sortir de cette addiction dangereuse aux liquidités gratuites ** qui donne du temps aux Etats mais sans les inciter à opérer les véritables réformes structurelles.

Ces taux à zéro sont l’expression d’un signal de détresse. L’Autorité de contrôle prudentiel les qualifie de poison à diffusion lente et inéluctable. Ce qui est dangereux, c’est l’écrasement des écarts de taux entre actifs, un prix du risque faussé, une course aux actifs risqués et une baisse de rentabilité des Banques. Conséquences : dettes démesurées et indolores, sans oublier l'euthanasie des rentiers !

Malgré les efforts, les réformes et l’austérité, les différences de compétitivité continuent à se creuser entre les Etats membres de la zone Euro. Comme il est impossible de dévaluer, les Peuples sont devenus variables d’ajustement. L’Italie, l'Espagne, la Grèce, le Portugal et la France ont un solde négatif de 980 milliards dans Target 2 ( dont la moitié de créances douteuses ). La Bundesbank possède un solde créditeur du même montant ( le tiers du PIB allemand ) ! Ce que l’Allemagne ne supporte plus.

Le solde Target2 de la Banque Centrale italienne ajouté à la dette publique du Pays, fait monter le ratio dette/PIB à 160 % ( au lieu de 130 ). Côté espagnol, la dette passe de 98 à 132 % *** et côté français, la dette passe de 99,8 à 104 % du PIB. Pourquoi n’en parle-t-on pas ?****

* Est-ce seulement la fin d’un cycle ?

** En 10 années de Quantitative easing, le PIB US a augmenté de 42 %, celui de l’UE de 17 %, Wall Street a repris 310 % et le CAC 110 %, mais la dette globale est passée de 80 000 à 240 000 milliards de $.

*** Espagne : PIB 2017 : 1 180 Milliards €, Dette : 1 165 M€ (99% du PIB), solde débiteur Target 2 : 395 Milliards €. Dette globale : 1 560 Milliards € ( 132 % du PIB )

**** Au lieu de faire face à cette situation de façon structurée et solidaire, nous entretenons toujours, au sein du Conseil Européen, une concurrence fiscale, sociale et salariale dans un système intergouvernemental, très loin de l’Union Politique et Fiscale voulue par Helmut Kohl et Jacques Delors ? Quel avenir pour la zone euro ?

Renseignements

Hôtel Cathédrale - Place de la Cathédrale 67000 Strasbourg

06 08 58 85 82
h.mathian@wanadoo.fr

Dates et horaires :

Mardi 26 Mars 2019 de 19h45 à 22h

Tarifs :

Gratuit

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