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Ne pas dire : une étude du non-dit

Pour une étude du non-dit dans la littérature & la culture européennes

Colloque international et interdisciplinaire de l'ILLE (Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes).

Le non-dit est à la littérature ce que le silence est à la musique. Ce n'est pas un hasard si la rhétorique classique a catégorisé les degrés de densité expressive (et aussi leur absence) : ils vont de l'hyperbole à la litote, de la répétition à l'ellipse, de la redondance à la prétérition, de l'allusion à l'aposiopèse... Mais il y a également le présupposé, l'insinuation, la suggestion, qui entrent à leur tour en lice, et il faut reconnaître que le non est plus qu'un jeu : ne peut-il pas exprimer, dans certains cas, l'indicible même ? La thématique pourra donc refléter à la fois les problèmes de l'interdépendance entre littérature et peinture, cette dernière ayant été saluée par Lessing comme étant «une poésie muette», cependant que la poésie pouvait être considérée comme une «peinture parlante», mais au-delà, réfléchir les limites mêmes du langage et le recours fréquent de ses usagers à des procédés autres, qui vont des gestes, des jeux de regard, de l'affectation et de l'insistance à des somatisations et finissent souvent dans des formes violentes.
Du mutisme au geste qui signifie, la communication non verbale offre à notre époque un vaste champ d'activité pour expérimenter, dans une perspective pluridisciplinaire, des textes épiques, lyriques et dramatiques des lettres européennes dans leur ensemble, sans que soient négligés les apports des autres arts, à commencer par la peinture, choisis à partir de leur pertinence et de leur représentativité. Tout en cherchant à placer au centre l'analyse et l'histoire littéraires, les séminaires et le colloque de l'ILLE au cours de l'année 2010-2011 feront appel à des linguistes, historiens, sociologues, psychologues, théologiens, etc., car le non-dit, le secret, le tu, se dit et se lit entre les lignes et s'il est vrai que la parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée, selon le mot de Talleyrand, réfléchir avec des spécialistes de plusieurs disciplines, aux ressorts profonds de mécanismes de la recherche de la vérité et de sa dissimulation est se rendre compte de la santé mentale d'une époque, d'une société donnée – ou de son absence.

Programme
Je.17
9h-9h30 : Ouverture par Alain Brillard, président de l'UHA, et présentation par les organisateurs - Salle du Conseil, Maison de l'Université
9h30-11h : Réflexions générales avec Roger Kempf, Marc Courtieu (Parler du non-dit ? Quand les écrivains partent à «la
conquête du silence») et Nicholas Manning (Rhétorique du silence : le non-dit comme forme d'argumentation dans la poésie moderne), président de séance Peter Schnyder, directeur de l'ILLE - Salle du Conseil, Maison de l'Université
11h-13h : Les Interstices et espaces blancs avec Muriel Berthou-Crestey (Le Silence iconographique : une réserve d'images), Ingrid Molard Gicquel (Négations, silences et espaces blancs : une heuristique du non-dit dans les Pensées de Pascal et les Maximes de La Rochefoucauld) et Elise Montel, président de séance Peter André Bloch, président de l'APEFS - Salle du Conseil, Maison de l'Université
15h-16h : Les paroles silencieuses avec Julie Dekens (Eurydice, celle qui ne dit mot...), Michel Arouimi (La «loquacité de la nuit» ou la parole de Victor Hugo), Tatiana Musinova (La dimension du non-dit issue de la dichotomie de la relation «Bardam-Robinson» dans le roman de L.-F. Céline Voyage au bout de la nuit), présidente de séance Frédérique Toudoire, directrice adjointe de l'ILLE - EPS, 6 rue des Frères Lumière
16h30-19h : Articulation du non-dit avec Vincenzo Borlizzi (Répétition, absence, allusion, ambiguïté - L'Année dernière à Marienbad entre Resnais et Robbe-Grillet), Sébastien Thiltgès (Du motif au thème : la description du silence et l'expression de l'indicible dans le roman réaliste) et Craig Hamilton, président de séance Cécile Meynard, responsable des Manuscrits de Stendal - EPS, 6 rue des Frères Lumière
Ve.18
9h-10h30 : L'Ironie avec Peter-André Bloch, Sylvain Trousselard (Les enjeux du portrait chez Rustico Filippi : annonces et dénonciations), Pierre Jamet (Invisible en plein jour, aperçus de l'ironie shakespearienne), présidente Tania Collani, membre de l'ILLE - Salle du Conseil, Maison de l'Université
11h-12h30 : La réflexivité ou le Silence expliqué avec Cécile Meynard (Se délester de l'indicible : Le Voile noir, Je vous écris et Les Chats de hasard d'Anny Duperey), Matthieu Jung (Raymond Roussel/Michel Foucault : quelques silences autour de «quelques étés»), Luc Fraisse («Enfin je trouve un lecteur qui devine» : ce que ne dira pas le romancier de la Recherche), présidente Caroline Casseville, coordinatrice des Nouveaux Cahiers François Mauriac - Salle du Conseil, Maison de l'Université
14h30-16h : Dire et ne pas dire la sexualité avec Justine Legrand (Du non-dit à la synonymie des anonymes dans l'œuvre de Gide), Max Kramer (Le non-dit queer dans la poésie moderne), Magalie Wagner («Ouïr» et «jouir» : plaisir des corps et des mots à travers une lecture de l'implicite dans la Délie de Maurice Scève), présidente Régine Battiston, membre du bureau de l'ILLE - Salle du Conseil, Maison de l'Université
16h30-18h0 : Quand ne pas dire interroge le genre littéraire avec Caroline Casseville (La notion de non-dit dans l'œuvre de F. Mauriac), Anna Maziarczyk (Fiction et dissimulation : le cas de Jean Echenoz) et Serge Bourjea (Garder le silence), présidente Dorottya Szávai - Salle du Conseil, Maison de l'Université
Sa.19
9h-10h30 : Les détours de la parole avec Marjorie Rousseau (Non-dit et religion orthodoxe chez Dostoïevski), Tania Collani (Dire et ne pas dire. Propos politique et censure littéraire : La Technique du coup d'état de Curzio Malaparte), Ariane Lüthi (Les Silences de Nicolas de Chamfort, André Chénier et Joseph Joubert interprétés à la lumière de L'Art de se taire), président Luc Fraisse, membre de l'ILLE - Salle du Conseil, Maison de l'Université
11h-12h30 : Till R. Künhle («... ce silence inhumain» qui s'impose - les didascalies chez Racine, Schiller, Horváth et Beckett) et Dorottya Szávai, président de séance Sylvain Trousselard, secrétaire adjoint de la Sté des Italianistes de l'Enseignement supérieur - Salle du Conseil, Maison de l'Université
13h : Clôture du colloque par les organisateurs.

Renseignements

Université de Haute-Alsace (UHA) - MulhouseCampus de l'Illberg 68100 Mulhouse

03 89 33 63 91

Tarifs :

20€, entrée libre pour les étudiants de l'UHA

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