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Lotte, mon amour

Musique de Christine Ott.

Christine Ott, musicienne strasbourgeoise qui a travaillé avec Tiersen, Radiohead, ou Tindersticks, a conçu le ciné-concert, Lotte, mon amour. Un hommage à Lotte Reiniger, qui révolutionna le dessin animé au début du XXe siècle avec ses silhouettes en papier.

Lotte Reiniger était une pionnière du cinéma d’animation, mais elle n’est pas très connue du grand public. Vous aviez envie de réparer une injustice ?

C’est toujours intéressant de faire découvrir des trésors que les gens ne connaissent pas. Il y a quand même un long-métrage qui l’a fait connaître auprès du grand public, c’est Les Aventures du prince Ahmed. J’ai eu la chance de découvrir son travail au musée de Tübingen : c’est quelqu’un d’incroyable, qui a fui le régime nazi, s’est installée en Angleterre pour travailler, quasiment sous la protection de la Reine d’Angleterre. Elle a fait un travail d’avant-garde, notamment au niveau des effets spéciaux.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans son univers et comment l’avez-vous traduit en musique ?

J’ai été touchée par la poésie et la délicatesse de son travail, un travail de longue haleine avec beaucoup de détails. Certains journalistes parlent de sculpture sonore et de travail d’ornement pour ma musique, je ne sais pas si c’est vrai…Pour moi, l’image est une source d’inspiration incroyable. En général, je travaille à l’écran, en improvisant et en m’enregistrant. Je tiens beaucoup à ce premier jet, qui nous fait réagir à l’intuition, sans réflexion intellectuelle. Après, vient le travail de construction.

Comment avez-vous sélectionné ces 4 courts-métrages pour ce ciné-concert ?

J’ai visionné une trentaine de courts-métrages pour en sélectionner quatre qui montrent quatre aspects différents de son travail et qui font surgir quatre atmosphères différentes. Poucette est très poétique. La Cigale et la Fourmi a un côté jazzy. Le Cheval magique est plutôt oriental. La Poursuite du bonheur est le plus ancien, mais très contemporain : un voyage autour du monde avec un côté espiègle et féminin. Chaque court-métrage a déterminé le choix des instruments : alto, piano, tube harmonique, darbouka, ondes Martenot…

Vous êtes une spécialiste des ondes Martenot, un instrument rare. Qu’est-ce qui fait son charme ?

Elles permettent une palette sonore très large. Dans La Cigale et la Fourmi, elles me servent pour les rafales de vent dans cette ambiance hivernale. Dans Le Cheval magique, elle symbolise la fragilité du prince qui débarque sur une île avec des femmes-oiseaux, avec un rappel lointain à Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Je suis étiquetée avec cet instrument, mais ma composition est beaucoup plus large et je les utilise partiellement dans ce projet.

Ce spectacle est proposé dès 3 ans, mais ce n'est pas que pour les enfants, non ?

Mes projets de scène sont très ouverts, et je ne m’enferme pas dans une catégorie jeune public. On a donné ce ciné-concert dans l’auditorium du Conservatoire de Strasbourg, avec beaucoup d’adultes dans la salle qui sont venus nous voir à la fin, des étoiles plein les yeux. Je ne vois pas pourquoi en tant qu’adulte, on n’aurait pas droit à la poésie !

Propos recueillis par Sandrine Bavard

Renseignements

Cinéma Le Florival - Guebwiller 68500 Guebwiller Les Dominicains de Haute-Alsace

Festival Momix 2025 : toute la programmation

Dates et horaires :

Mardi 6 Février 2018 à 19h

Tarifs :

Tarif plein : 15€
Tarif jeunes : 6€

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