Peer Gynt

Chorégraphie Mathieu Guilhaumon, par le Ballet de l'Opéra National du Rhin, musique Edvard Grieg.

Le chorégraphe Mathieu Guilhaumon, ancien danseur au ballet de l’Opéra national du Rhin, adapte Peer Gynt. Un personnage insolent, menteur et lâche qui parcourt le monde.

Mathieu Guilhaumon a définitivement raccroché les chaussons de danseurs l’an dernier pour se consacrer à la chorégraphie. Depuis quatre ans, il propose des pièces au jeune public du ballet de l’Opéra national du Rhin et s’attaque cette année à la pièce de théâtre Peer Gynt de Henrik Ibsen, sur une musique composée par Edvard Grieg. Peer Gynt vit d’innombrables aventures fantastiques à travers le monde. « Cette œuvre soulève la question de l’identité : qu’est-ce que ça veut dire d’être soi-même, d’être aimé pour ce que l’on est, s’accepter tel qu’on est ? Ce texte résonne énormément en moi », avoue le chorégraphe. Mais Peer Gynt est un anti-héros : il ment sans vergogne, fuit toujours ses responsabilités, laissant les autres dans le déshonneur ou le désarroi : « Peer Gynt est le grand héritier d’un Faust ou d’un Hamlet sur la question de l’être, sauf que lui est lâche et ne va pas jusqu’au bout de sa quête. C’est ce ce qui le rend très humain, très normal. On peut s’identifier beaucoup plus à lui », poursuit le chorégraphe.

Un voyage intérieur

Pour ne pas perdre le fil de l’histoire, très foisonnante et très dense, le ballet suivra une narration, en gardant toutes les scènes de l’œuvre, soit 38 tableaux et 40 personnages. " Cette histoire nous mène dans les paysages grandioses de Norvège jusqu’aux dunes et au désert du Maroc, en passant par les grandes mers, et la tentation est grande de tomber dans la grandiloquence et le folklore. On a voulu éviter cet écueil, avec quelque chose de plus intime, puisque c’est un voyage intérieur, une quête d’identité, qui peut être vécu comme un rêve. Toute cette histoire n’est peut-être qu’un gros mensonge », avance Mathieu Guilhaumon.

Des créatures fantastiques

Pour jouer sur le rêve et la réalité, la mise en scène laissera une grande place à la lumière, à travers un jeu d’ombres chinoises, projetées sur deux toiles. C’est elle qui nous ouvrira une petite lucarne, une fenêtre ou une porte, par laquelle on se projettera dans un autre univers : la cabane de Solveig en Norvège, l’expédition vers les Pyramides d’Egypte, etc. Un imaginaire qui devrait séduire les enfants comme leurs parents, notamment grâce aux décors et costumes de Christelle Reboulet, ancienne illustratrice pour enfants : « Toutes ces aventures fantastiques, ces rencontres avec des personnages surnaturels, peuvent toucher les enfants. Et on est complètement dedans, avec les trolls, habillés en vert, avec une mèche rouge. Mais sans oublier le fond psychologique. » Et surtout sans oublier l’humour, souvent présent dans les pièces de Mathieu Guilhaumon : « On est dans un climat morose, et je pense qu’il faut toujours garder le sourire. L’humour est un moyen de se préserver, de détourner la réalité. Même dans une œuvre dramatique comme celle-ci, on peut faire passer des messages avec légèreté, sans perdre la substance. »

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