5 femmes : l'engagement poétique

La Fondation Fernet Branca à Saint-Louis devient un antre fantastique pour les êtres hybrides et les mondes oniriques de cinq artistes : Marie-Hélène Fabra, Vanessa Fanuele, Marine Joatton, Marie-Amélie Germain et Haleh Zahedi.

La Fondation Fernet-Branca a réuni cinq artistes qui utilisent « un langage poétique pour matérialiser le réel et lui donner sa vérité  », dixit Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation. Autant dire qu’elles flirtent plutôt avec les frontières du réel !

L’exposition commence avec le travail de Marine Joatton, qui se consacre à la peinture depuis 2007. Avec elle, on a l’impression d’être Alice au Pays des Merveilles, comme dans un rêve éveillé, dans un monde saturé de couleurs, qui n’a pas tout à fait le même sens vu de loin ou vu de près.

Sont d’abord présentées de grandes toiles abstraites de paysages ou d’états d’âme, notamment « Un cœur brulant » qui vibre avec une palette de couleurs chaudes : jaune, rouge, rose, orange… Puis, surgissent des êtres étranges et des silhouettes fantomatiques : « Infante au chocolat », « Oiseau clown », « Le Golem », toute une galerie de personnages étranges.

On quitte ce monde pour entrer dans celui de Vanessa Fanuele qui est tout aussi ambivalent et joue sur la perte de repères. Ses toiles figuratives représentent des jungles sombres et denses où les animaux sont rois (D’ailleurs, un singe porte une couronne).

Elles ont laissé place au fil des années à des forêts plus lumineuses et plus abstraites, un peu plus dépouillées pour mettre en avant l’ossature. L’artiste, ancienne architecte, présente aussi des maquettes-objets où l’on découvre son attrait pour les jeux de construction et son humour à travers des donuts portés aux nues.

Des mythes et légendes

Avec Marie-Hélène Fabra, on n’a plus de doutes : on est bien dans un monde totalement chimérique, inspirées des Métamorphoses d’Ovide (Orphée, Narcisse, Icare…) ou des légendes séculaires (djinns, fées, esprits du lac...). Et même des yōkai, créatures surnaturelles au Japon.

Ses titres semblent inspirés de Jean de la Fontaine (« L’ange et le coq ») ou sont empruntés à Woody Allen (« La nature est comme un immense restaurant ») qui place son œuvre dans le registre de la fable et de ses corollaires : la fabulation et le fabuleux, avec ce qu’il peut y avoir de joyeux, incongru ou effrayant…

L’exposition se poursuit à l’étage avec Marie-Amélie Germain, un peu à part dans cette exposition, puisqu’elle dévoile trois séries en cours sur les cabanes, les paysages, et les ciels.

Après le déluge de couleurs au rez-de-chaussée, on termine dans la noirceur des œuvres d’Haleh Zahedi, artiste strasbourgeoise originaire d’Iran, qui réalise des dessins au fusain. Elle nous entraîne dans des « nuits tourmentées », à bord de la « Nef de fous » ou au cœur des « Non-dits », en représentant des animaux qu’on n’aime généralement pas approcher : rat, araignée, corbeau… Même ses « Danses de la Victoire » ont quelque chose de macabre !

 

 

Renseignements

Fondation Fernet-Branca - Saint-Louis 68300 Saint-Louis

Dates et horaires :

Du Dimanche 25 Novembre 2018 au Dimanche 10 Février 2019

Tarifs :

Plein tarif : 8€
Tarif réduit (étudiants, Cezam, groupe) : 6€
Gratuit pour les - de 18 ans, enseignants, journalistes, handicapés et les détenteurs du Pass Musées

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