Claude Monet

Pour ses 20 ans, la Fondation Beyeler marque les esprits avec une exposition consacrée à Monet, le chef de file de l’impressionnisme et l’un des peintres les plus appréciés du public, avec 62 œuvres prêtées par des musées du monde entier.

C’est un Monet décontracté, qui ressemble plus à un berger qu’à un peintre, en promenade dans la nature, qui s’affiche en format géant à l’entrée de cette exposition, avec son bâton, son chapeau et ses sabots. Une photo qui annonce la teneur de cette exposition qui fait la part belle à la nature, à l’exception de la cathédrale de Rouen et les ponts de Londres.

Le peintre, qui a grandi au Havre, n’a cessé de peindre la campagne normande, le littoral de la Manche, les boucles de la Seine : « Je suis installé dans un pays féérique. Je ne sais où donner de la tête, tout est superbe et je voudrais tout faire. C’est terriblement difficile, il faudrait une palette de diamants et de pierreries », déclare-t-il. Et pour saisir les merveilles de la nature, Monet ne ménageait pas sa peine, se levant à l'aube, affrontant les hivers rigoureux et même les inondations.

L’exposition se concentre sur une période qui démarre en 1880, période décisive dans la vie de Monet qui vient de perdre sa première femme et s’installe peu après à Giverny. Il acquiert son indépendance financière et multiplie les voyages. Pour la première fois, il se rend sur les rives de la Méditerranée et découvre ses lumières éclatantes, comme en témoigne sa Vue de Bordighera.

Des atmosphères changeantes

Il se met aussi à peindre des tableaux en série, représentant le même motif sous toutes les lumières et à toutes les saisons, explorant diverses perspectives, reflets et ombres, s'affranchissant peu à peu de l'impressionnisme.

Ainsi, avec Les Matinées sur la Seine, il étudie les variations de la lumière et de l'atmosphère sur la rivière au petit matin, avec cette brume qui rend ces tableaux si vaporeux et presque tournés déjà vers l’abstraction.

Il est encore question de brume à Londres où Monet se rend par trois fois; un brouillard parfois si opaque qu’il rend invisible son sujet : les ponts londoniens sur la Tamise et le Parlement anglais.

L’intérêt pour Monet est ailleurs : « Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi. »

Monet, le peintre des fleurs

Dans le dernier quart de sa vie, les nymphéas deviennent son sujet de prédilection, dans son jardin de Giverny qu’il a conçu lui-même, inspiré de gravures japonaises.

Un jardin presque sacré, comme le confie Philippe Piguet, son arrière petit-fils par alliance. « Ma mère me racontait que c’était un grand père extrêmement affectif mais exigeant. Par exemple, il ne fallait surtout pas tutoyer les fleurs.»

Il montrait la même exigence pour ses tableaux : ainsi, un jardinier devait disposer chaque jour les nymphéas dans un ordre et avec un écart bien déterminés. Monet avait une bonne raison de les chouchouter : « Je dois peut-être aux fleurs d’avoir été peintre.»

Renseignements

Fondation Beyeler - Riehen 4125 Riehen

Dates et horaires :

Du Dimanche 22 Janvier 2017 au Dimanche 28 Mai 2017

Tarifs :

13.80/29.80 CHF, entrée libre pour les moins de 25 ans

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