Le jeune Picasso - Périodes bleue et rose

La Fondation Beyeler fait l’événement en ce début d’année avec une exposition consacrée au jeune Picasso. Elle réunit environ 80 chefs d’œuvre réalisés pendant ses périodes dites bleue et rose, avant le cubisme.

Prolongation de l'exposition jusqu'au 16 juin 2019

Il se pourrait bien que la Fondation Beyeler explose tous ses records de fréquentation cette année, avec son exposition consacrée à Picasso, un des plus grands artistes du XXe siècle et de l’histoire de l’art.

On sait déjà que c’est le projet le plus prestigieux, le plus complexe et de le plus coûteux de l’histoire de la Fondation qui l’annonce parmi « les événements culturels majeurs de l’année 2019 en Europe ».

C’est que cette exposition réunit pour la première fois un riche éventail des peintures et sculptures réalisées par Picasso entre 1901 et 1906, soit quelques 80 œuvres provenant de grands musées à travers le monde qui ont accepté de prêter les « vedettes » de leur collection.

De la misère à l'espoir

Avant le cubisme, cette exposition traite d’une période charnière de l’artiste, ses périodes dites bleue et rose, reflet de ses vagues à l'âme et de ses élans amoureux, où son génie fait déjà des étincelles.

A 20 ans, Picasso vit entre Paris et Barcelone et entame sa période dite bleue, mélancolique voire dépressive, où il use des couleurs froides et peint presque des monochromes.

Très affecté par le suicide de son ami Carlos Casagemas, l’artiste peint la maladie, la mort, la misère et s'intéresse aux personnes en marge de la société : mendiants, malades, vieillards, femme de mauvaise vie...

Il ne s'épargne pas dans un «Autoportrait » où il apparaît les traits creusés, le teint blafard et l'apparence miséreuse. Un de ses plus célèbres tableaux, « La Vie », en provenance du Cleveland Museum of Art, sera également présenté.

Une période rose plus joyeuse

A contrario, la période rose qui commence en 1904 avec la rencontre de Fernande Olivier, sa première compagne, et son installation à Paris, aborde des sujets nettement plus gais : l’amour, la maternité, l'espoir...

Ses tableaux sont peuplés de saltimbanques, d'arlequins, d'acrobates, qui constitueront des personnages récurrents jusqu'à la fin de sa vie, qui se décline dans une palette de couleurs chaudes.

On pourra notamment voir dans cette exposition « Acrobate et jeune arlequin » (1905) ou « Famille de saltimbanques avec un singe » (1905).

En 1906, l'artiste prend un virage radical à l'occasion d'un séjour dans les Pyrénées espagnoles où il pousse toujours plus loin la déformation et le morcellement de ses sujets. Peu de temps après, il réalisera les « Demoiselles d'Avignon », l'acte de naissance du cubisme, dont une étude figure dans les collections de la Fondation Beyeler. ? S.B