p.s. Pavel Schmidt

C’est la première fois que les sculptures de l’artiste sont montrées dans une présentation d’une telle envergure. L’exposition documente le parcours artistique de Pavel Schmidt depuis la première œuvre sculptée "Malmittel I" datant de 1978, jusqu’aux dernières œuvres créées spécialement pour l’exposition de Bâle.

Né en 1956 dans l’ancienne Tchécoslovaquie, Pavel Schmidt séjourna quelque temps au Mexique, puis vécut à partir de 1968 à Bienne et à Soleure. En 1978, il entama ses études à l’Académie des Beaux Arts de Munich où il fut nommé assistant de Daniel Spoerri en 1986. Il accompagna ce dernier qui présenta son projet "Eaten by … " en 1991 à l’Exposition mondiale de Séville. Avec ses assemblages d’éléments trouvés, Daniel Spoerri est aussi dans une certaine mesure l’aïeul artistique de Pavel Schmidt, quoique ce dernier puise aussi son inspiration dans l’œuvre de Michel-Ange, Botticelli et les manufactures de céramique de Gräfenroda en Thuringe.

L’œuvre de Schmidt tourne autour du thème des différences entre nord et sud, entre bière et vin, entre Vénus et nains de jardin. Il analyse sous toutes leurs formes les questions qui ont leurs racines dans la diversité des espaces culturels en Europe et poursuit des stratégies par lesquelles, en incorporant des symboles culturels tel le David de Michel-Ange ou justement le nain de jardin, il créé de nouvelles constellations qui résultent rarement, voire jamais, en une cohabitation insouciante mais plus souvent en une côte à côte pleine de tension. Il va de soi qu’ici aussi la confrontation sexuelle joue son rôle.

Pavel Schmidt est sculpteur, mais dans une toute aussi grande mesure dessinateur, peintre, poète. Il réunit les genres classiques de l’art et les incorpore de manière permanente dans ses œuvres. Leurs titres rappellent les innombrables textos qu’il expédie presque quotidiennement. Dans les dessins, texte et image sont présentés sur un même plan, l’un condition de l’autre, l’un référant à l’autre. De même les éléments de ses sculptures sont souvent l’illustration de jeux de mots ou de textes, ce ne sont pas donc de véritables sculptures, mais elles ont besoin de recourir au langage pour expliquer et justifier la naissance de nouvelles paroles.

Pavel Schmidt créé des œuvres à partir de fragments de nains de jardin et de sculptures – le résultat d’explosions ou d’actions pyrotechniques. Ce procédé qui se réfère de prime abord à l’iconoclasme est déterminé par la totale dévalorisation culturelle des éléments de base utilisés par l’artiste: les reproductions du David de Michel-Ange reproduit en millions de copies, la déformation honteuse et kitsch de la Vénus de Botticelli, le nain de jardin des hypermarchés du « Do-it-yourself » dans toute sa médiocrité culturelle, tous éléments inspirés de bien culturels dévalorisés par leur répétition à l’infini et qui ne retrouvent une nouvelle vie que par l’acte de destruction et une re-composition.

Pavel Schmidt travaille en voyageant; il ne possède plus d’atelier, mais créé dans des chambres d’hôtel, dans les diverses stations de sa constante tournée européenne, sur les aires de repos des autoroutes. Ou alors : il coopère avec des spécialistes, tels l’atelier de verrerie de Roche pour l’exposition à Bâle. Ses œuvres sur le nord et le sud sont les témoins d’un univers imaginaire sans frontières, leur synthèse culturelle est seulement voulue mais en aucun cas ressentie. L’intégration n’a lieu que dans les œuvres sculptées post-iconoclastes de Pavel Schmidt.

Biographie : Musée Tinguely

Vendredi 12 septembre à 20h
fall gartenzwerg – herzzwerchfell
Intervention pyrotechnique de Pavel Schmidt dans le Parc de la Solitude

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