Ça ira (1) fin de Louis

Joël Pommerat nous plonge dans la Révolution française, une « aventure politique et humaine ». Point de reconstitution historique ici, mais plutôt une immersion du public qui assiste comme en direct à la naissance à la démocratie.

Joël Pommerat, l’un des metteurs en scène les plus en vue de la scène théâtrale française, fait partie des artistes associés à la Filature, donnant l’occasion au public de découvrir son passionnant travail chaque année.

Depuis la création de sa compagnie Louis Brouillard en 1990, Joël Pommerat s’est fixé un objectif : écrire et monter une pièce par an pendant 40 ans.

Une écriture de plateau

L’« écrivain de spectacle » comme il aime à se définir ne part jamais d’une page blanche pour écrire ses textes mais du travail d’improvisations et de répétition des comédiens sur le plateau.

C’est probablement ce qui rend son théâtre si réel et si proche de nous, lui qui se plaît à disséquer notre époque, que ce soit dans les liens familiaux, amoureux, professionnels…

Dans son théâtre, tout s’imbrique : le texte, le corps, l’espace, la lumière, le son, les costumes, sans que l’un prime sur l’autre, dans une démarche très contemporaine.

Une démarche contemporaine

Avec son nouveau spectacle, Ca ira (1) fin de Louis, c’est encore cette approche qui prime : on a beau être deux ans avant la Révolution française, les comédiens portent des tailleurs et des costumes qui nous ramènent à notre époque.

Un choix délibéré pour le metteur en scène qui veut que le spectateur vibre et réagisse à cet événement comme s’il le vivait pour de bon. Seul le roi Louis est nommé : Robespierre devient Mr Dupont et des femmes sont élues députées, petit entorse historique à une pièce par ailleurs bien documentée. Les lieux deviennent eux aussi intemporels : on ne parle pas de la Bastille, mais de la « prison centrale »...

Le public en immersion

Le public devient une partie des Etats-Généraux, notre future Assemblée nationale, faisant face aux débats houleux, aux confrontations politiques, aux luttes de classes, pendant presque quatre heures.

Tout près d’eux, dans la salle, des députés s’applaudissent, s’invectivent ou s’empoignent au sujet de la liberté, de l’égalité, ou de l’air devenu irrespirable à Paris… Au dehors, on entend le grondement de la foule et le bruit des canons.

Le public prend ainsi part, comme en direct, à la naissance bouillonnante de notre démocratie. Et les questions d’hier gardent toute leur pertinence aujourd’hui : comment exercer le pouvoir ? Comment construire une société plus juste ? Comment vivre ensemble ?

Spectacle proposé dans le cadre de la saison 2017-2018 du Maillon-Wacken de Strasbourg.

A noter : Pour la représentation du Samedi 17 février 2018, possibilité d'un départ en bus depuis la Filature à Mulhouse à 16h (5€ l'aller-retour sur réservation au 03 89 36 28 28 - billetterie@lafilature.org - www.lafilature.org)