Jérôme Commandeur : Tout en douceur

Humoriste, comédien, animateur télé, chroniqueur à la radio, réalisateur... vous avez forcément vu ou entendu Jérôme Commandeur quelque part. Après six années d’absence sur scène, il revient avec son one man show « Tout en douceur », encore plus caustique et vachard que jamais. Interview en exclu !

JDS : Votre nouveau one man show, « Tout en douceur » se veut au contraire plus rentre-dedans. ça a l’air de marcher, Télérama a titré : « Jérôme Commandeur nous fait enfin rire » !

Jérôme Commandeur : Ah oui ? C’est amusant. Faire de l’humour, c’est taper sur quelque chose pour en rire. Il n’y a que le spectacle vivant pour le faire en toute quiétude et y aller à fond. Aller voir un spectacle, c’est comme passer 1h30 à la salle de sport pour s’y défouler.

De la Corée du Nord à vos petits soucis de poids, vous abordez quantité de sujets très différents. L’important, c’est de se marrer.

Oui, les sujets sont un peu aléatoires, c’est un grand chamboule-tout. On vit dans un tourbillon permanent d’infos. Pas évident d’écrire un spectacle un minimum pérenne, j’évite l’actu trop chaude. Imaginez, si je faisais un sketch sur les costumes de François Fillon par exemple, ça n’irait pas du tout, on est complètement passé à autre chose. Mon boulot, c’est de capter l’air du temps, restituer un état d’esprit général. Qui n’est pas du tout le même qu’il y a six ans lors du précédent spectacle.

Il n’y a pas de mauvais sujets ?

Je ne crois pas. On est dans une période intéressante en terme d’humour, avec de moins en moins de tabous. Je pense aux textes jusqu’au-boutistes de Gaspard Proust ou de Blanche Gardin. Bien sûr, il faut être un virtuose pour manier cette forme d’humour trash. L’un de mes sketchs qui fait le plus réagir est celui sur le funérarium. C’est le tabou ultime, la mort. J’ai toujours trouvé que ces cérémonies si codifiées avaient quelque chose de désuet, de décalé. On a besoin d’en rire.

Vous revendiquez être issu de la classe moyenne, être ce type ordinaire, auquel on peut s’identifier facilement.

Je suis gourmand de la vie des gens, des petits détails. Ce qui est personnel est universel. Quand je raconte mes soucis de poids, en filigrane, je parle de la tyrannie de l’image ambiante. On a tous eu des regrets, connu des échecs, des succès, des joies... La mesquinerie est une source de comédie formidable. C’est un truc très français, en plus. Quand vous êtes deux caddies à l’approche d’une file à la caisse et que vous accélérez pour passer juste devant... J’aime incarner ces petites faiblesses humaines. Le côté cra-cra.

Vous tournez en dérision les banalités. Notamment quand on vous répète « qu’on est dans une période où on a bien besoin de rire »...

Oui, c’est un poncif usant. Et au Moyen-Âge, quand on crevait d’une carie à 32 ans, on avait pas besoin de rire, peut-être ? On a cette impression constante de vivre aux portes de l’Apocalypse. ça fait 30 ans qu’on nous dit que tout va péter. « Demain, on va tous crever », c’est chiant au bout d’un moment !     ☛ Propos recueillis par Mike Obri

Renseignements

ED&N - Espace Dollfus & Noack - Sausheim 68390 Sausheim

Dates et horaires :

Samedi 9 Février 2019 à 20h

Tarifs :

44€

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