Teh Dar : Nouveau Cirque du Vietnam

Avant les fêtes, la Filature propose toujours un spectacle de cirque pour toute la famille : cette année, place au Nouveau Cirque du Vietnam avec « Teh Dar » qui invite à découvrir des rituels ancestraux.

Le Nouveau Cirque du Vietnam aime marier cirque contemporain et culture ancestrale. Aux manettes, on retrouve quatre personnes dont deux frères nés en France et d’origine vietnamienne : Nguyen Nhat Ly à la direction musicale, formé à l’Ecole nationale de cirque d’Hanoï et titulaire d’une licence de musique à l’Université de Paris VIII, et Nguyen Lan Maurice à la direction artistique, lui aussi formé à l’Ecole nationale de cirque d’Hanoï et passé par le Cirque Plume.

Le metteur en scène et jongleur Tuan Le a lui collaboré avec le le prestigieux Cirque du Soleil. Enfin, le chorégraphe Nguyen Tan Loc, qui a fait ses classes à Tokyo et à Berlin, a fondé la compagnie Arabesque à Hô Chi Minh pour promouvoir la danse contemporaine.

Des profils très variés mais réunis par une envie commune : inventer un cirque contemporain en puisant dans l’identité et les racines vietnamiennes.

Le gong, au cœur des rituels

Chaque spectacle révèle ainsi une facette du Vietnam. Le premier spectacle, « Làng Tôi », créé en 2019, parlait de la vie rurale de l’aube au crépuscule. Le deuxième, « A O Lang Pho », évoquait l’exode rural, et ce passage entre la tranquillité d’un village traditionnel et l’agitation de la ville moderne.

Et maintenant « Teh Dar », qui signifie « tourner en rond autour d’un feu » en langue K’ho, une ethnie qui vit sur les hauts plateaux au centre du Vietnam, opère un retour aux sources en s’inspirant de leurs rituels.

Dans cette région, le gong est roi à tel point qu’il a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Bien plus qu’un instrument de musique, le gong permet d’établir un dialogue entre les hommes, les divinités et le monde surnaturel, et s’utilise dans toutes les cérémonies : deuils, sacrifice des bœufs ou bénédiction du riz…

Il sera donc au cœur de ce spectacle à la bande-son très percutante, presque tribale, jouée en direct par cinq musiciens.

Des agrès de cirque en bambou

La singularité du Nouveau Cirque du Vietnam, c’est aussi de détourner des objets typiques du Vietnam pour en faire des agrès de cirque, comme des cordes, des paniers en osier, ou des perches en bambou…

Leurs bambous transforment le décor à volonté, dessinant cabanes, temples, forêts… et fontt surgir des images de toute beauté, emplies de poésie et de rêve.

Dans ce décor en perpétuel mouvement, les 15 circassiens se meuvent avec une agilité sans pareille, mêlant acrobaties, contorsions, équilibres, voltiges, danse…

« Ce Nouveau Cirque du Vietman créé des ponts entre tradition et modernité, avec une créativité et une aisance folle », vante Laurence Rollet, conseillère danse et cirque à la Filature. ☛ S.B.