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Quitter l’Alsace et voyager : Lise a tout plaqué pour vivre son rêve !

Aurions-nous un pressante envie de vacances ? Toujours est-il qu’il nous semble que de plus en plus de 25-35 ans arrêtent tout pour voir du pays, faire un tour du monde... bref, changer d’air. Nous avons croisé Lise Gérolt, Alsacienne de 30 ans, qui nous a raconté son aventure de deux années où la logistique a laissé la place au philosophique. Un récit doux et dingue. Par Mike Obri

JDS : Lise, quel était votre situation et votre état d’esprit au moment de plaquer votre vie en Alsace ?

Lise et Mario font du stop ! Lise et Mario font du stop ! DR

Lise: En 2014, ma vie était tracée pour les quarante années à venir. Neuf ans d’études, une école de sage-femme. Le parcours « études/travail/argent/couple/maison/enfants/retraite » ne m’a jamais fait rêver... Pourtant, j’étais heureuse en me projetant ainsi. Dévier de cette trajectoire me semblait être une folie. Un truc qu’on ne voit qu’à la télé !

En 2015, à la fin d’un CDD, j’ai ressenti beaucoup d’insatisfaction. Je ne voulais plus compter mon temps libre et me payer des vacances pour pouvoir enfin souffler. J’ai encore tourné en rond un an avant mon départ. Je me suis inscrite sur le site de Woofing. C’est un réseau mondial de volontariat dans des fermes. Je voulais voir la mer, le soleil et me sentir loin... dans un pays avec une langue que je ne parle pas. Je devais d’abord rester en Europe pour ne pas trop inquiéter mes proches.

Le 2 janvier 2016, sonne comme une deuxième date de naissance pour moi. J’ai pris un vol Strasbourg-Faro, direction le Sud du Portugal. J’avais l’intuition que je reviendrai en France trois mois plus tard, sans un sou, mais en sachant « quoi faire de ma vie ». J’espérais me tromper...

Le périple a démarré au Costa Rica ?

J’ai passé un peu de temps au Portugal avant de m’envoler pour l’Amérique, oui. J’ai voyagé deux ans en traversant huit pays, le Costa Rica, le Panama, l'Equateur, la Colombie... Le voyage à durée indéterminée diffère des vacances. On prend le temps. Les trajets en stop, la vie en communauté de volontaires, les nuits en auberges... provoquent les rencontres. Dans chaque endroit, je réinventais mon quotidien.

Et à quoi ressemblait-il, ce quotidien ?

Au début de mon périple, j’ai fait du ménage et j’ai eu cette pensée débile : « avant, sage-femme ; maintenant du ménage, quelle régression sociale »... Le truc, c’est d’oublier ses diplômes et de miser sur sa sociabilité et sa créativité. Je suis partie avec un sac léger avec du matériel de qualité, résistant et qui se lave facilement pour vivre confortablement dans le mois qui arrive. Le voyage est indéfini, donc une moustiquaire ou une couverture polaire se dénichent sur place.

En Equateur, ma route a croisé celle de Mario, un illustrateur mexicain. Nous avons créé ensemble le projet « Un Pas, una Pluma » qui consiste à cacher des dessins et des objets artisanaux que nous réalisons dans le monde entier.

Quels furent les moments les plus marquants de votre aventure ?

La première fois que j’ai chanté « Je ne veux pas travailler » de Pink Martini avec Mario à la guitare, dans le centre-ville de Guayaquil, en Equateur... le premier dollar reçu fut comme une hallucination ! Un instrument de musique ou un carnet de dessins pèsent leurs poids mais ils sont un excellent moyen de communication quand on ne maîtrise pas la langue locale.

Un autre souvenir superbe fut la nuit glaciale passée à quelques mètres du cratère du volcan de l’Altar en équateur. Seuls au monde. Notre tente, le meilleur café du monde et un silence à couper le souffle.

Votre passage au Vénézuela, pays en pleine crise, a été compliqué ?

La tension y est si forte. Lors d’une sortie nocturne à la plage, nous sommes tombés sur des officiers de police corrompus qui ont tenté de nous voler nos affaires et de mettre Mario en prison. Nous avons pu nous échapper en courant, jusqu’à atteindre la maison d’une famille qui nous a protégés. J'ai eu peur. Après cette mésaventure, nous devions quitter le pays au plus vite. J’avais peur d’un contrôle policier car j’avais dans mon sac un dessin caricatural de la police vénézuélienne et de cette situation générale de crise. J’expérimentais pour la première fois la censure.

Quel est le sens de la vie pour vous ?

Tant que l’on marche et que l’on pense, on peut changer d’avis. Ou de vie. C’est le summum de l’optimisme, non ? J’aime avoir le temps de m’étonner de ce qui m’entoure, d’apprendre à réparer des objets, à cuisiner. J’aime ne plus savoir quel jour de la semaine on est.

Je suis consciente qu’un jour ma condition physique ne me permettra plus de voyager comme actuellement. J’imagine que je construirai une maison nomade ou que j’habiterai dans un bateau pour continuer de me déplacer et être près de la mer et du soleil.

Le bonheur et les rêves doivent se vivre sans attendre !

NDLR : Après être revenue en Alsace pour passer du temps avec ses proches, Lise est repartie et voyage actuellement un peu partout en Europe...

Facebook : Un pas, una pluma

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