Rencontre avec la Gugga Ratscha de Mulhouse

Un peu partout en Alsace, les festivités autour de Carnaval fleurissent comme des géraniums au printemps. Mais ces grandes cavalcades et ces défilés impressionnants, il faut bien les faire exister. Toute l’année, en coulisses, les troupes et les associations s’activent. Car pour être prêt le Jour-J, le travail et la rigueur sont de mise ! Par Mike Obri

Autour de Mardi Gras, pour fêter le proche retour du printemps et chasser l’hiver, les habitants du Bassin Rhénan ont de longue date multiplié les cavalcades bigarées, les coups de tambours, les vrombissements de trompettes et de crécelles. En Alsace, où l’influence des voisins suisses et allemands est perceptible, la tradition de Carnaval perdure. Et reste l’un des moments forts de l’année. « La tradition rhénane... on la connaît, mais je vous avoue qu’au sein de la Gugga Ratscha, on s’en moque pas mal : on pense surtout à faire le maximum de bruit et à faire plaisir aux spectateurs ! », plaisante le jeune président de l’association Gugga Ratscha, Michael Denis.

DR La Gugga Ratscha en pleine répèt'

La trentaine de membres de la Gugga prennent part chaque année à la Cavalcade de Mulhouse et à bien d’autres, partout en France et en Belgique. « On fait une vingtaine de sorties toute l’année, même en-dehors de la saison carnavalesque, pour des animations et des fêtes de village. Le principe d’une Gugga, c’est d’accueillir des non-musiciens et de prendre des instruments pour essayer de jouer des airs connus. C’est le cas chez nous, mais on répète toute l’année, une ou deux fois par semaine, donc le niveau monte et on nous demande à droite et à gauche », explique-t-il.

Retrouver son regard d’enfant

Michael Denis nous montre le local de répétition de la Gugga Ratscha, qui se trouve à l’étage de l’entrepot où les associations membres du Carnaval de Mulhouse stockent chars et accessoires. En ce moment, c’est l’effervescence. Les derniers décors sont en train d’être montés et on passe encore une dernière couche de peinture sur le papier mâché. Une cavalcade, ça représente un sacré travail toute l’année. « Nous changeons de costume tous les trois ans, mais ça ne sera pas le cas cette année, car nous avons crée les Ratsch’Pocket, une section de Gugga pour les enfants entre 6 et 16 ans. On s’attendait à accueillir dix-quinze petits, finalement ils sont une vingtaine ! On y a investi 8000€ », précise Michael Denis. Le sympathique président de la Gugga Ratscha est aussi un sacré rusé. Les Ratsch’Pocket n’existent pas tout à fait par hasard. « On pense au recrutement futur de nouveaux membres pour la Ratscha. On sait qu’une bonne partie des jeunes que l’on forme reviendra jouer avec nous quand ils seront plus grands ! A 15 ans, ils s’en vont, ils ont des petits copains/copines, ils ne veulent plus qu’on les gonfle avec Carnaval ! Mais ils reviennent, parce que chez nous, on bosse les morceaux sérieusement, certes, mais surtout on s’amuse, on s’organise des soirées et des barbeucs, on rigole ! »

L’état d’esprit de la Gugga Ratscha est d’essayer de rajeunir l’esprit de Carnaval. La plupart de ses membres ont entre 18 et 25 ans. Et il y a une majorité de filles ! Les morceaux choisis pour défiler sont dans l’air du temps. Très peu d’airs traditionnels, place aux hits récents. La Gugga joue du Depeche Mode, du Taylor Swift, du Katy Perry (moment bidonnant où Michael essaie de retrouver le nom de la chanson en la fredonnant...ta ta ta taaa... oui, c'était bien "Roar"). « Le batteur casse une paire de baguettes par répétition, tout notre budget passe en baguettes (rires). Mais l’esprit de Carnaval, c’est ça. On retombe en enfance. Quand on voit les gens nous regarder avec un grand sourire, c’est génial. » La Gugga Ratscha recrute toute l’année. Contactez les sur leur Facebook.

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