Théâtre Poche-Ruelle à Mulhouse : saison 2010/2011

Le petit théâtre mulhousien dirigé par Jean-Marie Meshaka va être en ébullition cette saison, avec deux créations et une reprise. Le metteur en scène s’attaque à un grand classique du répertoire, ainsi qu’à l’adaptation d’un film noir, et remonte sur scène pour quelques représentations de Gueules d’automne.

© photo Jean-Jacques Delattre Le Malade imaginaire ouvre la saison le 15 octobre

Avec Le Malade imaginaire, Jean-Marie Meshaka se fait plaisir, sans perdre de vue le sens de ce choix. « J’ai déjà monté pas mal de Molière, mais jamais celui-ci, et il me semble que ce texte est d’une brûlante actualité, quand on pense au jeunisme à outrance de notre société », estime le metteur en scène.
La saison démarre donc en octobre avec l’ultime pièce de Monsieur Poquelin, dans laquelle Jean-Marie Meshaka incarne lui-même le rôle-titre. Saignées, purges et remèdes en tous genres sont au programme, venus d’une époque où la pédanterie des médecins n’avait d’égale que leur incompétence. Tournant en ridicule ces pseudo-médecins tout autant que l’hypocondriaque Argan, Molière réussit à nous faire rire aujourd’hui encore (aujourd’hui surtout ?) de la crédulité des hommes.

Une scénographie surprise pour un Malade imaginaire délirant

Quant à la scénographie... pour avoir regardé par le trou de la serrure, on vous révèlerait bien la surprise qu’elle réserve, mais on a promis de garder le secret ! Du délire en perspective, ça on peut vous l’annoncer.
Toute autre chose ensuite, avec, en janvier, l’adaptation de The Servant, un film très sombre réalisé en 1963 par Joseph Losey et scénarisé par Harold Pinter d’après un roman de Robin Maugham. Quatre comédiens, pour un huis clos oppressant, où le maître va devenir l’esclave de son serviteur...

C’est finalement la reprise de Gueules d’automne qui clôturera la saison. Créé en mars 2009, ce texte puissant, écrit, mis en scène et interprété par Jean-Marie Meshaka, comme un cri de colère contre les religions, méritait bien une seconde vie.