1er concert symphonique de la saison 2022-23

1er concert symphonique : Amour et foi

D'un côté l'amour, de l'autre la foi : le Tannhäuser de Richard Wagner se débat entre l'érotisme volupteux de la déesse Vénus et l'amour courtois et terrestre de la chaste Elisabeth, puis se tourne vers Dieu pour confesser ses péchés. Cette contradiction résonne dans l'ouverture de Tannhäuser, tout comme dans les bacchanales du Mont de Vénus, telle une lutte entre des conceptions de l'amour apparemment inconciliables.

Mais l'étude musicale de Wagner sur des relations amoureuses compliquées ne s'arrête pas à cet opéra ; les Wesendonck-Lieder, un cycle de chants du nom de l'auteure des poèmes desquels ils sont tirés, Mathilde Wesendonck, l'épouse du mécène de Wagner, sont également l’étude de situations amoureuses inextricables et sont considérés comme la genèse notamment de Tristan et Isolde.

Paul Hindemith thématise une toute autre forme de subjugation dans sa symphonie Mathis le peintre, dans laquelle il n'y a aucun conflit entre le profane et le sacré. La beauté du retable médiéval d'Issenheim, avec ses peintures énigmatiques et éthérées, l'a également inspiré plus tard pour son opéra du même nom qui relate la lutte de Mathis pour l’expression artistique dans le climat répressif de la Révolte des Rustauds à la Renaissance, reflétant ce que vivait le compositeur lui-même en Allemagne au début du Troisième Reich.