Le 22/05/2022
JDS : En 2020, vous choisissez de sortir deux albums de reprises des plus grandes chansons de Charles Aznavour. Vous l’avez vu en concert à l’âge de 12 ans : la boucle est ainsi bouclée ?
Dany Brillant : Ma mère m’a emmené le voir pour mon tout premier concert, un vrai choc pour moi ! Cet homme m’a ému. Je ne savais pas encore que j’allais devenir chanteur à l’époque, mais sa poésie, accessible, m’a beaucoup touché. Je trouvais qu’on n’avait pas fait grand chose autour de la mort de Charles, par rapport à Johnny Hallyday, notamment. Il y avait un manque. J’ai fréquenté Charles, il venait parfois me voir en concert, je suis parti en Arménie avec lui, j’étais au mariage de sa fille Katia. Un jour, je la recroise au Café de Flore à Paris, et je lui parle de mon projet de reprises. Il n’était pas envisageable de ne pas être adoubé par la famille Aznavour avant de reprendre ses chansons.
L’album de duos est un véritable Panthéon de la chanson française : Bruel, Obispo, Katia Aznavour, Pagny...
Je voulais faire participer des gens qui ont aimé Charles autant que moi. Je connais bien leur voix, j’ai veillé à trouver à chacun des chansons qui leur vont : Bruel avec son petit côté acting, Pagny avec sa voix de ténor, Bénabar qui adore le swing... Quand vous sortez un album, vous vous demandez toujours si vous avez « le tube », celui qui pourrait passer à la radio, mais là, forcément, vous n’avez que des tubes et des tubes.
J’ai relevé quelques commentaires sur l’album sur le web : « Je le fais écouter à mon papy et il kiffe sa vie » ; « Pas fan de Brillant avant, mais il a su réinterpréter les chansons d’Aznavour avec talent »... Vous touchez un nouveau public avec ces reprises ?
C’est possible... Concernant les reprises, vous avez deux catégories de gens : ceux qui ne supportent pas que l’on touche aux grands classiques, et les autres, qui sont ouverts à des réinterprétations. Forcément, je m’adresse aussi aux fans d’Aznavour, qui sont très nombreux. Impossible de reprendre ses chansons comme lui les chantait : on ne peut pas se frotter à un monument. Là, je propose des versions qui me ressemblent, c’est très gai, festif. Différent. Et je crois que les gens apprécient.
Et ça donne quoi sur scène ?
On a beaucoup travaillé sur l’ambiance et les lumières. Pour moi, c’est comme si le grand Charles donnait un concert à Las Vegas ! Comme s’il était Sinatra. Beaucoup de ses chansons sont mélancoliques, mais là, non, ça swingue, c’est très enlevé. C’est assez génial, car le concert se transforme systématiquement en karaoké géant : tout le monde connaît et chante avec moi La Bohème ou Je m’voyais déjà...
A bientôt 60 ans, vous êtes toujours aussi fringant et bel homme. C’est quoi, votre secret ?!
(Rires) Justement, je ne fais rien de spécial ! C’est sans doute génétique, mon père est mort mince, beau, pas un seul cheveu gris... Ou c’est un truc de ma génération ? Bruel a plus de 60 balais et il fait toujours jeune premier. On ne fait pas vieux. Mais ça va peut-être venir d’un coup ! (Rires)
Et vous connaissez un peu l’Alsace ?
Je sais que l’Alsace a une belle tradition du jazz, et notamment du jazz manouche, mais aussi des danses de couple. Je croise beaucoup de musiciens qui ont le jazz dans la peau et qui viennent d’Alsace. Propos recueillis par Mike Obri
ED&N - Espace Dollfus & Noack - Sausheim 68390 Sausheim
03 89 46 83 90
Dimanche 22 Mai 2022 à 18h
A partir de 44 €
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