Le 16/01/2022
JDS : Votre projet musical « Il était Onze Fois » est complètement dingue : en 1111 jours, sortir 11 albums de 11 chansons. L’origine du concept est très belle...
Lynda Lemay : J’avais le téléphone de ma fille sur moi car elle ne pouvait pas l’emmener en classe. Une alarme sonnait chaque jour à 11h11. Quand ça sonnait, c’était écrit : « fais un souhait ». C’était peu après le décès de mon papa, avec qui on s’amusait encore à écrire de la poésie la veille de sa disparition. Tout ça m’est apparu en plein visage. Il fallait que je fasse quelque chose... de très gros ! M’offrir cette liberté-là. C’est vrai, c’est démesuré, comme projet. Je voulais savoir si j’en étais capable...
Votre projet est pharaonique ! Vous avez l’air si relax, paradoxalement...
(Rires) Je sais, c’est contradictoire ! Je m'impose un gros rythme, mais je ne veux pas de pression : j’ai déjà vécu un burn out, je ne veux pas y retourner. 11 albums, c’est immense, j’assume. En réalité, les 121 chansons sont déjà écrites, enregistrées ! Cela s’est fait entre 2017 et 2019, presque en non-stop. Mais je trouve de nouvelles chansons, même en ce moment en tournée, et je ne m’interdis pas de les inclure dans les albums à venir si je les préfère aux anciennes... Je sens beaucoup plus la présence de mon père que son absence. C’est comme s’il chapeautait ces chansons-là. Une belle énergie plane au-dessus de moi en ce moment. Je fais confiance à la vie.
Concernant les thématiques, vous n’avez jamais la crainte d’écrire sur des sujets déjà explorés auparavant et risquer de faire, éventuellement, moins bien ?
Non. Je ne travaille pas dans l’anxiété. Je ne sais pas quelle chanson est la meilleure, laquelle est moins valable. à chaque fois c’est différent, même si le sujet est similaire. Y’a pas deux humains pareils ! Les chansons aussi, c’est jamais tout à fait la même émotion. La seule question que je me pose, c’est : est-ce que ça va toucher les gens ? Mais si ça m’émeut moi, j’me dis que ça devrait les toucher aussi.
L’alcoolisme, la violence conjugale, la transidentité... On vous sent peut-être un peu plus engagée qu’avant sur certaines paroles. Ou vous cherchez à coller aux sujets de société d’actualité ?
Je ne calcule pas vraiment. J’me dis pas : « tiens, je vais me lancer le défi d’aborder tel ou tel sujet de société, j’vais militer » ! Par exemple, la transidentité. On en parle davantage qu’il y a 20 ans, c’est sûr, mais il reste encore beaucoup de tabous, de silences... ça fait partie de mes préoccupations. T’sais 11 albums, ça permet d’aller un peu partout, de parler d’un peu de tout.
Il y a toujours chez vous ce bel équilibre entre sensibilité et drôlerie.
« Écrire le malheur, c’est la seule façon de le rendre joli », c’est un peu ma phrase depuis que j’ai 23 ans. La magie du spectacle, c’est de pouvoir se regrouper sur des sujets qui font très mal, parfois. Mais attention, il y a aussi beaucoup d’humour et d’autodérision pendant mes concerts. Depuis que j’ai repris la tournée, c’est fou, je n’arrive pas à descendre en-dessous des 2h30 de tour de chant à chaque fois ! Sausheim, vous êtes prévenus, il faudra bien aller aux toilettes avant ! (Rires)
Propos recueillis par Mike Obri - merci à Margaux
N° téléphone accès PMR : 03-89-46-83-90
ED&N - Espace Dollfus & Noack - Sausheim 68390 Sausheim
03 89 46 83 90
Dimanche 16 Janvier 2022 à 19h
A partir de 50 €
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