La Belle Epoque

Exposition de photographies de Pascal Bastien "La belle époque", visible du 6 au 31 janvier à L'Oiseau Rare.

Vernissage vendredi 6 à 18h!

"Avec l’arrivée de la photographie à la fin du 19e siècle, les familles bourgeoises ont pu se passer de la peinture, en se faisant photographier. Très vite on est passé du portrait à des mises en scènes de la vie quotidienne. La photographie est le terrain de jeu des hommes, tout puissants au 19eme siècle. Elle donne à voir une société dont il est le chef. L’homme bourgeois met en scène sa femme, ses enfants, ses domestiques. La photographie reprend les thèmes de la peinture : la richesse matérielle à travers les vêtements et le mobilier. Mais le bourgeois montre aussi des moments plus anodins de la vie quotidienne. Il va même jusqu’à se déguiser et s’amuse à prendre la place d’un domestique, d’un paysan ou se rêve en aventurier. Dans mon projet photographique, je réalise des images qui n’ont pas existé, d’une société qui n’a pas existé : j’en garde les codes photographiques (argentique noir et blanc, chambre grand format) mais je renverse les codes de la famille. J’imagine une société plus égalitaire, l’homme s’occupant des tâches réservées le plus souvent aux femmes. Je questionne la vision qui nous a été offerte, en inversant les rôles. Et si l’homme avait nettoyé le linge, le sol, et s’il s’était occupé des enfants, de la cuisine : à quoi ces images auraient-elles ressemblé ? A quoi l’homme aurait-il ressemblé ? Je parle évidement de la masculinité, car c’est aussi à l’homme de s’emparer de ce sujet, tout en m’amusant de la construction sociale qui fonda notre culture par l’intermédiaire de la «vérité» photographique."

Pascal Bastien

  Pascal Bastien est diplômé des Arts décoratifs de Strasbourg en 1992, il débute un travail photographique documentaire sur son quotidien pendant son service militaire, puis réalise des sujets personnels sur la société et le monde qui l’entoure. Il voyage dans de nombreux pays de l’Est et commence à travailler pour le journal Libération, La Croix et Nova Magazine, en parallèle il travaille comme directeur artistique dans l’édition et la communication. Au début des années 2000, il se consacre uniquement à la photographie et entre à l’Agence Editing. Il rejoint en 2007 Fedephoto qui deviendra Divergence-images. Il mène aujourd’hui une activité de photojournaliste et d’auteur où il expérimente une narration photographique poétique sur le quotidien.