Vincent Dedienne

Vincent Dedienne, un spectacle à voir à Mulhouse (ED&N - Espace Dollfus & Noack Sausheim), le 17 juin 2022. Toutes les informations pratiques (tarifs, billetterie, plan de salle) pour ce spectacle sont à retrouver sur cette page. Réservez dès maintenant vos places pour assister à ce spectacle à Mulhouse !

... Requiem for a spleen !

Le talentueux Vincent Dedienne nous a passé un p’tit coup de fil à la rédac’ du JDS. On en a profité pour parler du succès du comédien, de son dernier seul en scène Un Soir de Gala (le 17 juin à l’ED&N) mais aussi de Vins d’Alsace...  Propos recueillis par Mike Obri

JDS : Votre premier seul en scène était très autobiographique et autocentré. Un Soir de Gala propose, au contraire, toute une galerie de personnages très différents. Vous aviez besoin d’être aux antipodes du premier spectacle ?

Vincent Dedienne : ...C’est complètement ça. En fait, je ne vais pas dire mieux, donc laissez votre question et coupez ma réponse ! (rires) Oui, c’est une sorte de contrepoint. Le spectacle parle de notre époque, de nos maladies, de nos angoisses, de nos petites névroses. L’inspiration vient des gens que je croise autour de moi, sur les réseaux sociaux... ou ce que je ressens à l’intérieur de moi. Les personnages monstrueux disent des choses de la période que l’on traverse, ils en sont symptomatiques. Tout va à 100 à l’heure, on commente et on donne son avis sur tout, juste après avoir ressenti, sans temps de réflexion. C’est aussi, évidemment, assez délicieux à interpréter. Pour ce deuxième spectacle, j’avais cette envie de jouer, d’incarner.

Quel genre de personnages va-t-on croiser ? 

Il y a ce journaliste de matinale en radio qui rentre de boîte et tente de préparer son flash info, une bourgeoise qui se sent bien seule dans sa grande maison du Cap-Ferrat, un petit vieux qui court les enterrements du coin...

Vous dites que vous pratiquez une forme « d’humour à l’ancienne ». Saupoudrée d’une évidente mélancolie et d’émotion...

Le récital de sketchs, ça n’est plus vraiment à la mode, donc c’est une forme d’humour surannée. J’ai 35 ans, l’âge où l’on cesse de se sentir invincible, du moins, c’est mon cas. Avant, je savais qu’on n’était pas immortel, mais je n’y croyais pas vraiment. On n’a plus la main. Les choses t’égratignent davantage. Tu te rends compte que ça va s’arrêter. C’est un sablier qui se vide...

Mais enfin... arrêtez, vous allez mettre le seum à tout le monde !

(Rires) Moins c’est drôle, plus c’est drôle ! C’est mon truc, cela me permet d’être encore plus absurde, plus grotesque. Je mets les deux pieds dans le spleen !

Vous n’avez plus envie de rebondir sur l’actualité : cela vous rappelle un peu trop l’époque de vos chroniques radio et télé ?

Oui, c’est juste, j’en ai fait le tour. Je trouve que l’actu n’a pas vraiment sa place dans une salle de théâtre - même si d’autres le font et le font très bien. Je préfère me demander « quelle époque est-il ? », comme on se dit « tiens, quelle heure est-il ? »

Vous connaissez un peu l’Alsace ?

Mais je reviens tout juste de Colmar, voyons ! Je viens à l’instant de prendre une caisse de Pinot Blanc et de Gewurztraminer au domaine Stentz-Bucher à Wettolsheim. Pour un Bourguignon, l’Alsace, c’est un peu... l’exotisme !

PMR: 03-89-46-83-90