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Ballet du Rhin : les rêves du Petit Prince

Chorégraphies Mathieu Guilhaumon et Bertrand d'At, par le Ballet de l'Opéra national du Rhin.

Pour sa cinquième édition, Rêves, le spectacle jeunesse proposé par le Ballet du Rhin, emporte petits et grands dans un voyage initiatique, en revisitant l’histoire du Petit Prince et celle de Pierre et le Loup.

On peut avoir trente ans et encore un peu de mal à sortir de l’enfance... Mathieu Guilhaumon l’admet en souriant. Ce jeune danseur, qui a intégré le Ballet du Rhin voilà trois ans, ne cache pas son plaisir de chorégraphier le rendez-vous jeune public de la saison. «Danser ne me suffit pas, j’ai besoin d’aller au-delà», explique-t-il, ravi que Bertrand d’At, le directeur du ballet, lui ait confié cette mission.

Mais pas question pour autant de tomber dans l’enfantin. «Je ne travaille pas différemment parce que le spectacle s’adresse au jeune public. Les enfants perçoivent très bien le langage de la danse, même si c’est à leur façon», estime Mathieu Guilhaumon. Son choix s’est ainsi porté sur Le Petit Prince, une oeuvre universelle où chacun, petit et grand, peut trouver son propre écho. «J’aime l’idée que le spectateur s’identifie à ce qu’il voit sur scène, que ça le remue», glisse le chorégraphe.
Pour cela, Mathieu Guilhaumon a pris le parti de s’éloigner d’une pièce illustrative afin de se concentrer sur la relation du Petit Prince et de sa rose. Une histoire d’amour, évidemment, au parfum enivrant et aux nombreuses épines. Pour interpréter les deux personnages, neuf danseurs se croisent. «Ils sont nombreux, parce que le Petit Prince peut être chacun d’entre eux, chacun d’entre nous. A vrai dire, les danseurs font l’expérience du Petit Prince plus qu’ils ne l’incarnent», éclaire Mathieu. Dans un univers plein de fantaisie, l’extrême sensibilité du jeune chorégraphe promet un joli moment de grâce.

Prokofiev à double sens

Changement de décor, avec Pierre et le Loup, dans une version de Bertrand d’At qui privilégie l’aspect symbolique des personnages et offre ainsi une double lecture : celle, pleine d’innocence et de légèreté perçue par les enfants, et celle, subversive, qui fait de Pierre l’incarnation de la jeunesse communiste face au capitalisme sauvage symbolisé par le loup. «Cette idéologie, qui a mal tourné, faisait à la base le pari du partage et de la générosité. Naïvement. Ces valeurs restent valables. En tout cas, les petits garçons se défendent toujours contre les loups dont ils n’ont pas peur, disent-ils. Ils perdent souvent, et même la plupart du temps, mais qu’importe ! L’enfance possède la foi irréductible dans un possible radieux. Et petit Pierre est resté dans mon coeur comme une affaire sérieuse...», conclut Bertrand d’At.

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