0,10 - La dernière exposition futuriste de tableaux

Malevitch, Tatline, Rozanova… L’avant-garde-russe s’exposait en 1915 à Saint-Pétersbourg dans La dernière exposition futuriste de tableaux 0,10. Cent ans après, cette exposition est remontée à la Fondation Beyeler.

Pour bien comprendre cette exposition, qui réunit 14 artistes, autant d’hommes que de femmes, il faut retourner 100 ans en arrière.

Nous sommes en 1915 à Saint Pétersbourg. La Russie vit une période agitée, depuis la Première révolution russe en 1905. Le monde artistique l’est tout autant : on s’enthousiasme pour un courant et on s’en détourne dans la même année, comme le suggère le titre de l’exposition qui annonce la fin du futurisme.

La synthèse du cubisme et du futurisme

Avant la rupture, il y a la transition. Les cubo-futuristes, comme on appelle l’avant-garde russe, synthèse du cubisme français et du futurisme italien, peignent des natures mortes et des portraits, ont recours au collage et au texte, à l’instar d'un Picasso ou d'un Braque.

Lioubov Popova accroche le Portrait d’une dame complètement déstructuré, un relief peint fait de bois, de papier et de carton, considéré comme un « affront visuel ». Jean Pougny détonne avec une Boule blanche qui sort du cadre de son tableau noir et vert, et en fait un objet tridimensionnel.

Malevitch, pionnier de l'art abstrait

La rupture totale arrive avec Malevitch, pionnier de l’art abstrait. S’il y a une image emblématique de cette exposition, c’est bien la photographie de la petite salle où il exposait en 1915 : des murs surchargés de tableaux sans aucun éléments figuratifs, que des formes géométriques sur fond blanc, point de départ du courant « suprematiste ».

Son œuvre phare, le Carré noir, est accroché dans l’angle en haut à droite, là où se trouvait l’icône dans les maisons russes, provoquant « un choc indescriptible » pour l’époque. Cette œuvre, qui fit tant d’émules chez les abstraits de Mondrian à Klein, est d’ailleurs le point de départ de l’exposition Black Sun qui se tient en parallèle à la Fondation Beyeler.

Taltine, l'oeuvre en trois dimensions

Autre acte révolutionnaire, celui de Tatline qui utilise dans ses Reliefs et Contre-Reliefs des matériaux de tous les jours : fils de fer, vis, cuir… Une première dans le monde de l’art !

Malheureusement, bon nombre de ses œuvres ont disparu : il n’en reste que des photos et certaines pièces cultes, comme Contre-relief angulaire, où six câbles sont tendus sur deux murs dans l’angle d’une pièce, presque une installation avant l’heure et en tout cas une manière de repenser l’espace.

Aujourd’hui, le choc visuel est aborbée par 100 histoire de l’art, mais marque quand même les esprits.

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