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Notre Parole

Cedric Orain, La Traversée.

Dans Notre Parole, Valère Novarina écrit ceci : « Les bêtes aussi communiquent bien : elles font ça parfaitement sans parler. Parler c’est tout autre chose que d’avoir à se transmettre des humeurs, ou déverser des idées ; parler n’est pas la transmission de quelque chose qui puisse parler de l’un à l’autre : parler est une respiration et un jeu. Parler nie les mots. Parler est un drame. […] Si notre parole ne s’attache qu’à des objets et des choses, alors elle se vide de toute sa matière vivante, de tout son souffle, et n’est plus traversée que par un vide morbide ». L’article paraît dans le journal Libération au moment de la première guerre du Golfe. Cédric Orain entend ce texte, écrit il y a vingt-cinq ans, comme un appel.

Cette utilisation de la parole et du langage dans la sphère médiatique résonne pour Cédric Orain comme un petit cheval de Troie. « Toute vraie parole consiste, non à délivrer un message, mais d’abord à se délivrer soi-même en parlant. Celui qui parle ne s’exprime  pas,   il renaît ». Autour de ce texte, la parole respire, la parole est un drame, la parole délivre...

Trois interprètes « s’acharnent » à écrire des moments de théâtre sans parole, muets, pour redécouvrir la force originelle du langage. Ils ont chacun à leur façon une approche très corporelle du texte. Ils ont aussi chacun d’autres voix comme le chant lyrique ou la danse. Et l’acteur de théâtre devient le gardien d’un dernier refuge. Réhabiliter le sens de la parole, son étrangeté, son énigme, sa noblesse et sa puissance symbolique, c’est peut-être le but de cette pièce qui nous rappelle que notre parole est aussi ce qui fonde notre humanité.

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