Je veux un potager bio au naturel. Oui, mais par où commencer ?

Vous souhaitez manger plus sainement et cultiver vos propres légumes, de façon naturelle et bio ? Hubert Jacob, jardinier depuis 50 ans, vice-président de la société Arbo Nature, nous donne les clés d’un jardin « productif et rentable ».
Par Sandrine Bavard
1. Prévoir la bonne superficie
Première question à se poser : quels sont les légumes dont vous avez besoin pour nourrir votre famille ? Pour chacun des légumes, il faudra calculer la surface qu’il nécessite.
Par exemple, un plant de tomate occupe 50 cm x 80 cm, et on estime qu’il en faut trois par personnes. « Pour un potager où l’on trouve l’essentiel des légumes, il faut compter 80 m2 pour une famille de trois personnes et 8 heures de travail par semaine. Mais au départ, il faut commencer par une petite plate-bande, et agrandir au fur et à mesure », indique Hubert Jacob.
Pour les débutants, certains légumes sont plus faciles à cultiver comme les salades, haricots, courgettes, radis ou tomates.
2. Choisir le bon emplacement
Pour choisir l’emplacement du potager, vous devez avoir trois critères en tête : le soleil, l’eau et la qualité du sol. Les légumes ont besoin de luminosité pour pousser, surtout les plantes méditerranéennes, comme la tomate et l’aubergine.
Vous éviterez donc d’installer votre potager à côté d’arbres, de haies ou de bâtiments qui pourraient leur faire de l’ombre. Les légumes sont composés à 90% d’eau, donc l’accès à l’eau est primordial et il faut penser aux petits pièges, comme la concurrence des grands arbres : « En cas de sécheresse, les racines des arbres vont pomper l’eau sous les légumes qui ne pousseront plus », prévient Hugues Jacob. Une seule solution alors : trouver un meilleur emplacement.
3. Nettoyer le potager
Selon Hubert Jacob, il est primordial de créer un sol vivant. L’idéal est de disposer d’une couche de terre granuleuse sur 35 cm, permettant la circulation de l’eau et de l’air.
Vous pouvez commencer par éliminer tous les indésirables avec une fourche-bêche : les racines vivaces (chiendent, pissenlit, liseron…), les parasites (larves de taupin, hannetons, etc.), mais aussi les pierres qui vont faire fourcher les légumes-racines comme la carotte ou tous les bouts de plastique et de ferraille cachés sous la surface. Un travail de longue haleine, mais à faire une bonne fois pour toute !
4. Vérifier le PH du sol
« La seule analyse de sol que je conseille de faire est de tester le PH. Le sol doit être légèrement acide pour les légumes, idéalement autour de 6.8 : c’est là que le maximum de minéraux (magnésium, manganèse, etc..) peut être assimilé, ce qui veut dire que la machine du sol est en état de fonctionner », souligne le jardinier éclairé.
Si vous en êtes loin, il faudra rectifier avec des apports supplémentaires : « Si la terre est trop acide, il faut remonter le PH en apportant du calcium de façon très progressive, à petites doses, à chaque saison. Si la terre est trop calcaire, il faut l’acidifier an apportant de la tourbe et du souffre, mais là encore avec doigté. »
5. Mettre de l’humus
Les vers de terre et les bactéries sont vos meilleurs alliés dans le potager : « Ils vont travailler à votre profit 365 jours par an en rendant le sol granuleux et vivant. Et pour cela, ils ont besoin d’humus, qui est à la fois leur nourriture et leur logement. Pour donner un bon coup de starter, je préconise de mettre 30 litres de compost au m2, à incorporer dans les 15 premiers centimètres du sol. Procurez-vous un compost de qualité bio dans une station de compostage plutôt que d’utiliser un terreau universel qui ne convient pas , précise Hubert Jacob. Après cet apport, il convient de stimuler la vie sur sol par des apports moins importants mais réguliers. On peut aussi booster facilement le sol par un épandage au printemps de 30 g/m2 de Bactériosol. »
6. Maintenir le sol couvert
Pas de sol nu ! Tel est la clé du succès. Pourquoi ? « Un sol nu va se réchauffer ou se refroidir. Or, la température idéale pour que les vers de terre et les bactéries travaillent, c’est 15° », informe Hubert Jacob.
Le sol du potager doit être recouvert par les cultures ou par les déchets organiques (tonte de gazon, paillettes de lin, bois raméal fragmenté…) Quand il n’y a pas de culture dans le potager, vous pouvez semer en automne un engrais vert (moutarde, phacélie, etc.) que vous laisserez geler sur place.
7. Observer et noter
« Quand on me demande quel est l’outil le plus précieux dans le jardin, je réponds le cahier d’écolier. Il faut noter ses observations parce que chaque jardin a son identité, c’est au jardinier de trouver ce qui convient au sien. Je ne peux pas dire, je vais utiliser tel engrais parce que ça marche chez le voisin ! », s’exclame Hubert Jacob.
Il ne faut pas hésiter à faire des tests, par exemple planter deux choux-fleurs sans engrais, deux avec la quantité d’engrais préconisée et deux plants avec une double dose, pour voir les meilleurs résultats.
Ensuite, vous pourrez sélectionner les variétés qui résistent naturellement aux maladies et parasites. « Le but, c’est de ne pas traiter du tout. Si une plante est trop fragile, cela ne sert à rien de s’obstiner, d’autant plus qu’il est prévu d’interdire la vente des perticides aux amateurs », conclut Hubert Jacob.
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