Du 02/09/2023 au 12/11/2023
La HEK (Maison des Arts Électroniques) | Bâle
Entrée : 12 / 8 CHF (tarif réduit) | Happy Hour : du mercredi au vendredi, 12h-13h, entrée gratuite pour l’exposition | Visites guidées : tous les dimanches à 15h
La HEK (Maison des Arts Électroniques) à Bâle présente une exposition collective internationale Exploring the Decentralized Web - L’art sur la blockchain qui livre un aperçu des derniers progrès de la blockchain et du web3 du point de vue artistique. Rendez-vous au musée jusqu'au 12 novembre 2023.
Artistes : Botto - Primavera De Filippi - Simon Denny & Guile Twardowski & Cosmographia - Constant Dullaart - eeefff - Sarah Friend - Leander Herzog & Milian Mori - Kyle McDonald - Amanda E. Metzger - Chloé Michel - Rhea Myers no1s1 Labs and Dezentrum - Operator - Lukas Truniger
Commissaires d’exposition : Sabine Himmelsbach et Boris Magrini
La HEK s’adresse ainsi à un public intéressé par les productions artistiques qui exploitent de manière créative les technologies basées sur la blockchain et les possibilités offertes par les smart contracts. Les œuvres rassemblées ici invitent non seulement à réfléchir à la façon dont la politique et les structures économiques des cryptomonnaies s’influencent mutuellement, mais soulèvent également auprès du public une série de questions sur l’incidence de ces technologies sur nos interactions en ligne, ainsi que sur les systèmes économiques et sociaux.
L’art numérique jouit d’une notoriété grandissante, notamment grâce aux technologies basées sur la blockchain et à l’apparition des NFT (Non-Fungible Tokens), qui permettent de déterminer la valeur marchande des œuvres numériques. Alors que ce phénomène permet à certain·es artistes de tirer une rétribution financière de la vente de leurs travaux, le boom des NFT soulève des débats hautement polémiques, notamment la remise en question de la viabilité environnementale de la blockchain ou les craintes d’une sécurité contractuelle défaillante.
D’autres remettent en doute la nature véritablement décentralisée et démocratique des technologies basées sur la blockchain. Les artistes ont commencé à s’intéresser aux technologies numériques avant la diffusion à large échelle des NFT, en explorant les possibilités artistiques de la blockchain. Aujourd’hui, de nombreux travaux artistiques sont consacrés à cette thématique dans le monde entier.
Les différentes œuvres conceptuelles explorent le potentiel créatif de la blockchain de façon originale et expérimentent les paramètres des smart contracts. Ainsi, depuis plusieurs années, Rhea Myers s’amuse avec différents aspects de la blockchain. Les œuvres collaboratives et conceptuelles qu’elle imagine mettent souvent à mal la logique de marché et les mécanismes apparents sur lesquels reposent les smart contracts.
Amanda E. Metzger utilise quant à elle le modèle de langage GPT-3 pour tenir son journal personnel intitulé beta.metzger.love (2023). Elle enregistre ses souvenirs sur une blockchain (ce que l’on appelle «minter», dans le jargon) et invite ainsi à la discussion sur les possibilités d’applications futures combinant l’intelligence artificielle et les technologies basées sur la blockchain.
L’œuvre Life-forms de Sarah Friend (en cours depuis 2021) prend la forme de NFT qui survivent uniquement s’ils sont vendus régulièrement, et ce, indépendamment du fait que cette vente génère une perte ou un profit financier pour la personne qui la réalise. Sa dernière installation est une sorte de cimetière dédié aux formes de vie («lifeforms» en anglais) abandonnées au cours du processus.
Nombre d’artistes choisissent une approche critique et posent à travers leurs œuvres des questions complexes et hautement controversées soulevées par la technologie. Dotcom Séance (2021-22), fruit d'une collaboration entre Simon Denny et Guile Twardowksi, explore le développement du web3 et son impact économique de manière aussi ironique que marquante.
L’installation Proof of Faith (2022) de Chloé Michel, une plateforme de minage pour la blockchain Monero fonctionnant à l’aide de quatre ordinateurs Raspberry Pi, se présente sous la forme d’un autel devant lequel les visiteurs et visiteuses peuvent prier ou méditer.
Le collectif eeefff, fondé par Nicolay Spesivtsev et Dzina Zhuk, a mis au point Economic Orangery (2021), un jeu de rôle en ligne avec des composants interactifs installés dans la salle d'exposition, qui traite des conséquences économiques de la décentralisation.
© Vue de l'exposition «Exploring the Decetralized Web – Kunst auf der Blockchain », 2023, HEK, Photo : Franz Wamhof
eeefff, Economic Orangery, 2021
Un certain nombre d’artistes explorent le potentiel créatif de la blockchain et de la décentralisation, notamment en créant des organisations autonomes décentralisées (DAO) pour mener à bien des projets visant à apporter une contribution positive à la société. Primavera De Filippi a créé une série de sculptures interactives basées sur la blockchain, sous la forme de plantes mécaniques. Ces Plantoids (en cours depuis 2018) utilisent des ressources financières gérées par une DAO et chargent un ou une autre artiste de créer un descendant selon des paramètres prédéfinis qui conditionnent son évolution.
no1s1 (en cours depuis 2021) est un concept réalisé par Dezentrum en coopération avec le Blockchain Center de l’Université de Zurich, l’Université des sciences appliquées de Zurich à Winterthour et l’initiative de numérisation des universités zurichoises (DIZH). Ce projet, un module d’habitation contrôlé de manière autonome par une DAO et des smart contracts, est le premier exemple de logement autogéré, sans propriétaire et ouvert à l'usage collectif.
Avec l’installation Undergrown (2023), Lukas Truniger a construit un kit de piratage pour recycler du matériel de crypto-mining obsolète à des fins de recherche scientifique : dans ce travail également, la gestion est assurée par une DAO.
Dans le projet de Mario Klingemann, la production artistique est assurée par Botto : le générateur d’images décentralisé, qui peut accéder à une combinaison de modèles logiciels tels que Stable Diffusion, VQGAN + CLIP ou GPT-3, a été entraîné à partir de millions d’œuvres d’art et d’exemples de la littérature mondiale ainsi que d’objets et de personnages réels. Ce dispositif est capable de générer des œuvres d’art de manière autonome. Celles-ci sont d’abord soumises à une communauté structurée en DAO, dont les membres décident ensuite quelles œuvres doivent être rendues accessibles au public sous forme de NFT.
L’exposition marque la clôture du projet «HEK Connect - Participation culturelle à l’ère de l’Internet décentralisé». Elle a bénéficié du soutien de l’Office fédéral de la culture ainsi que des services culturels de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne, dans le cadre du programme «Projets de transformation» des aides financières Covid. Le projet comprend un cercle d’ami·es basé sur la blockchain, ainsi que des évènements en ligne et en présentiel, tels que des panels de discussion, des ateliers et une série de projets initiés collectivement.
La présentation est également liée à l’exposition qui s’est tenue précédemment à la HEK : Collective Worldbuilding - L’art dans le métavers s'est penchée sur les nouvelles sphères d’Internet, plus connues sous le nom de métavers, et sur le développement des DAO. Les deux expositions sont complétées par un catalogue commun contenant des textes de spécialistes du domaine. Des articles critiques présentent une analyse complète et accessible des sujets liés au web3, aux blockchains, aux DAO et au métavers.
Un vaste programme de médiation accompagne l’exposition et offre de nombreuses possibilités de confrontation critique avec les technologies blockchain et web3, ainsi que leurs applications créatives.
Où :
La HEK (Maison des Arts Électroniques) - Bâle 4056 Bâle
Contacts :
Entrée : 12 / 8 CHF (tarif réduit)
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