KidsLab : les sciences en s’amusant

Concevoir un robot, programmer un jeu, créer une escape room ou faire un film d’animation… Au tout nouveau KidsLab à Mulhouse, on apprend la science et les techniques à travers des ateliers très originaux.

Vitrine numérique de Mulhouse, KMØ vient d’accoucher d’un nouveau-né, le Kidslab, un laboratoire pour les enfants de 7 à 17 ans qui leur permet de se familiariser avec les sciences et les nouvelles technologies en s’amusant.

DR A Kidslab, on fabrique des robots, on programme des jeux, on invente une intrigue pour une escape room

Une alternative originale à la danse ou au judo, lancée en septembre dernier : « Il y a pléthore d’activités à Mulhouse mais il y avait une lacune au niveau des activités techniques et scientifiques », souligne Eric Hueber, enseignant et chercheur à l’IUT Génie Électrique et Informatique Industrielle à Mulhouse, à l’origine du projet avec Martial Chevalier, président de Technistub.

L’association, encore en phase de test, multiplie les activités, pour voir ce qui plaît ou pas. Au programme : des ateliers de musique assistée par ordinateur (MAO), de Cosplay pour confectionner des masques et sculpture en 3D, des ateliers pour créer des films d’animations ou une escape room pour enfants. « L’objectif est de proposer des activités très diversifiées et originales, et de mettre en valeur des gens qui font des choses géniales », explique Eric Hueber.

La robotique, "une boîte magique"

L’enseignant anime lui les ateliers de robotique, sa spécialité : « Pour moi, la robotique est un outil fantastique, une arme de séduction massive, qui permet de découvrir plein de choses : la mécanique, l’informatique, la théorie du signal, la transmission de données…C’est un peu comme une boîte magique qui est une grande source d’amusement et de découvertes scientifiques. »

Pour motiver les enfants, les ateliers fonctionnent avec des challenges à relever par équipe, une pédagogie qui mise sur le « learning by doing » : « C’est un mélange de défi et de fun, poursuit l’enseignant. On donne aux enfants des objectifs amusants ce qui les poussent à se dépasser. On ne connaît pas la réponse : on est là pour les accompagner dans leurs découvertes. Le learning by doing, c’est leur donner un terrain fertile pour qu’ils puissent s’épanouir ». Cette année, le KidsLab se prépare ainsi à quatre gros défis, dont celui de participer aux phases qualificatives de la Robocup, tournoi international de robotique, qui vise à créer une équipe de foot avec des humanoïdes.

Bon, d’accord, inventer un robot, « c’est rigolo » comme le résume Eliott, 11 ans, mais faire du code ? « L’idée, c’est de pouvoir créer rapidement quelque chose à travers le code : des jeux, des logiciels, des applications…En programmant, on peut aussi piloter des robots ou des petites usines », souligne Eric Hueber.

Paul, 12 ans, y a participé : « J’aime bien l’informatique. Dans les séances de code, j’ai découvert plein de choses que je ne connaissais pas, ça m’a donné envie de créer des programmes. »

Et comme ça lui a plu, il est revenu ce matin pour un atelier de modélisation 3D, animé par l’Association Sports et Loisirs (ASL) de Soppe-le-Haut. « On utilise Blender, un logiciel complet utilisé dans le milieu professionnel par plein de gens encore récemment. Il permet de modéliser des pièces mécaniques et aussi de faire de l’animation. A travers ce logiciel, l’objectif est de justifier toute ce qu’ils apprennent à l’école, parce qu’il y a pas mal de notions mathématiques : la rotation, la symétrie, la règle de trois… Ces jeunes m’épatent, ils ont une capacité d’apprentissage remarquable », note André Cevlovsky, qui anime l’atelier du jour.

Cultiver une démarche scientifique

Pourtant, pas besoin d’être un Einstein en herbe pour s’inscrire ! « Il faut simplement venir avec l’envie de faire ! », lance Eric Hueber. Avouons que jusqu’à maintenant, ce sont souvent des enfants déjà intéressés par les sciences qui se sont inscrits mais l’association aimerait toucher un public plus large.

Et ainsi transmettre des compétences qui pourront être utiles à l’école et dans le futur au plus grand nombre : « On aiguise leur raisonnement, on cultive une démarche scientifique, on taquine aussi les enfants qui auraient déjà des idées toutes faites et erronées. On les aide à progresser et à avoir une vision transversale », vante Eric Hueber.

Si le succès se confirme, le KidsLab souhaiterait intégrer les nouveaux bâtiments du pôle numérique KMØ à La Fonderie en septembre prochain et présenter un programme complet à l’année.